Président Aoun: Je demande à la justice de confronter tous ceux qui restreignent leur justice à la Banque centrale

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La missive adressée par le Président de la République libanaise, le Général Michel Aoun

Le 9 juin dernier, et conformément à l’article 13 du Code de procédure pénale, l’autorité judiciaire compétente a engagé l’action publique à l’encontre du Gouverneur de la Banque du Liban, Riad Toufic Salameh, ainsi qu’à l’encontre de ses complices et associés soupçonnés d’avoir commis de graves délits financiers, lesquels sont d’autant plus graves que le principal prévenu occupe le poste de Gouverneur d’une Banque Centrale.

En l’espèce, il s’agit notamment des délits de détournement de fonds, de faux et usage de faux, de

blanchiment d’argent, d’enrichissement illégal et d’évasion fiscale.

À l’issue d’une enquête préliminaire qui a déterminé ces infractions et les responsabilités encourues, l’autorité judiciaire concernée a demandé du ministère public auprès de la Cour d’Appel de Beyrouth de déférer les prévenus devant le Premier Juge d’Instruction de Beyrouth. Or, depuis cette date, les juges concernés ont fui leurs responsabilités en s’abstenant d’instruire ce dossier conformément à la loi, ce qui m’amène, par mes fonctions et mon rôle de chef d’État, et en vertu de mon serment constitutionnel, à demander au Pouvoir Judiciaire de se libérer complètement des intimidations et séductions dont il fait l’objet et qui constituent des pressions réprimées et indignes à l’égard de ce Pouvoir.

Je sais parfaitement qu’un pouvoir judiciaire délesté de son libre choix ou pris en otage signifie quelque part que quelqu’un le contraint, une personne qui peut être lésée par sa justice et qui a certainement de l’influence pour parvenir à perturber une autorité constitutionnelle telle que le pouvoir judiciaire en y trouvant une oreille attentive.

Mon appel aux juges aujourd’hui: Révoltez-vous pour votre dignité et votre autorité, et ne craignez pas l’oppression de ceux qui ont le bras long

Ainsi, je demande au Pouvoir Judiciaire de faire face à tous ceux qui entravent son action à la Banque centrale, comme dans l’explosion du port de Beyrouth qui vient de marquer le deuxième anniversaire de ses effets mortels et dévastateurs le 4 de ce mois, alors que les âmes des personnes décédées sont toujours tourmentées, et les blessés, leurs familles et autres victimes désemparés, comme le sont également tous ceux qui demeurent injustement détenus, ainsi que leurs proches.

Les juges sont les messagers de la justice, et on disait autrefois, c’est bien connu, que quand la justice va bien, le pays va bien, même en ayant subi des pertes humaines et destructions matérielles. De même, on disait aussi que ce qui transforme les tyrans en empereurs n’est autre que la soumission et l’agenouillement devant eux.

Mon appel aux juges aujourd’hui : Révoltez-vous pour votre dignité et votre autorité, et ne craignez pas l’oppression de ceux qui ont le bras long, car eux connaissent leur vulnérabilité devant vous lorsque vous remplissez la mission de justice sur terre, en attendant la justice du ciel.

Le message est en anglais et en arabe

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