Le Liban en quête d’une cinquième médaille olympique

Est-ce qu’un (ou plusieurs) des neuf athlètes libanais en lice à Rio de Janeiro parviendra-t-il à décrocher une médaille olympique après trente-six ans d’attente ? Éléments de réponse…

D’habitude calme et plongé dans une torpeur suspecte, le siège du Comité olympique libanais était grouillant de monde le 9 juin dernier. Des dizaines de journalistes libanais et arabes ont en effet investi les lieux de bonne heure afin d’assister à la conférence de presse du Président du COL, Jean Hammam, au cours de laquelle il annonça la délégation libanaise qui traversera l’Atlantique en août.

S’il y avait foule ce jour-là, c’est que pour la première fois depuis 1980, le Liban a une réelle chance de briller et pourquoi pas –oui on ose en rêver secrètement- de décrocher une ou plusieurs médailles olympiques. Bref, être enfin visible dans une compétition internationale d’envergure, qui plus est regardée par plus de trois milliards d’individus. Pour un pays d’une superficie de 10 452 Km2 et de 4 millions d’âmes, c’est évidemment important.

Mais qui sont donc ces athlètes qui déchainent tant les passions de ces journalistes sportifs?

Loin d’être une armée, au contraire des États-Unis qui enverront 555 athlètes à Rio ou la Chine avec ses 416 représentants, la délégation libanaise ne comprendra que neuf sportifs et une vingtaine d’entraîneurs, ainsi qu’une pléiade d’officiels, histoire de ne pas changer les bonnes habitudes.

Ces premiers sont donc: la marathonienne Chirine Njeim, qui participera à ses quatrièmes JO dont trois hivernaux ; l’escrimeuse Mona Shaito, championne d’Asie ; le judoka Nacif Elias, vainqueur de plusieurs tournois internationaux et vice-champion d’Asie ; la pongiste Mariana Sahakyan, gagnante du tournoi de qualification de Hong Kong ; la tireuse Ray Basil, première au classement mondial de tir trap ; les nageurs Gabrielle Doueihy et Anthony Barbara ; le kayakiste Richard Merjan, sixième au niveau continental et le sprinteur Ahmad Hazer, ancien grand espoir de l’athlétisme asiatique.

Si les chances de médailles sont minces pour nos athlètes qui participeront aux Jeux de Rio, l’espoir est cependant plus que permis pour Nacif Elias et Ray Bassil. D’autres comme Mona Shaito peuvent au meilleur de leur forme créer la surprise et aller très loin dans leur compétition. C’est en tout cas tout le mal que l’on souhaite à nos ambassadeurs.

Soutien des instances

Si nous pouvons tabler sur de bonnes performances de la part de nos athlètes, ce n’est pas seulement grâce à leur talent, mais c’est aussi grâce à d’autres facteurs tout aussi primordiaux: les préparations physiques et mentales.

Une fois n’est pas coutume, tous les participants libanais aux JO de Rio ont bénéficié très tôt dans la saison de préparations sur mesure, grâce à la supervision et au financement du Comité olympique libanais… une première historique au Liban!

Ce fait n’a d’ailleurs été passé sous silence par Jean Hammam, qui déclara lors de la conférence de presse: «Le COL met tout en œuvre pour garantir le bien-être des sportifs qualifiés pour Rio, dans l’espoir qu’ils récoltent des médailles».

A titre d’exemple, le kayakiste Richard Merjan a pu s’entraîner durant deux mois, de mai à juillet, sur le parcours olympique de Rio, en vue d’améliorer ses points faibles. Il parfait actuellement sa préparation physique et mentale à Pau, en France.

Un passé glorieux

La délégation libanaise qui s’envolera dans quelques jours pour les Jeux est en mesure d’écrire l’histoire, trente-six ans après qu’Hassan Bechara eut remporté à Moscou la médaille de bronze en lutte Gréco-romaine dans la catégorie poids lourd.

Trois autres breloques olympiques furent glanées par des athlètes libanais au cours des JO de l’ère moderne: en 1952 à Helsinki, Zakaria Chéhab et Khalil Taha décrochèrent respectivement l’argent et le bronze en lutte Gréco-romaine, le premier dans la catégorie des poids coqs et le second dans la catégorie des poids mi-moyens.
En 1972 à Munich, Mohamad Traboulsi, décrocha l’argent en haltérophilie chez les poids moyens.

A noter que le Liban fait partie des quinze pays à ne jamais avoir obtenu de médaille d’or olympique, malgré une participation assidue depuis 1936 et les Jeux de Berlin. Espérons que cette malédiction prenne fin cet été au Brésil.

Couverture médiatique exceptionnelle

Afin d’être au plus près de nos neuf ambassadeurs, qui feront honneur à leur pays, les rédactions du RPLFrance.org et du site de la diaspora libanaise dans le monde Odiaspora.org s’associent durant toute cette période olympique pour vous permettre de découvrir le profil de nos athlètes et leurs programmes respectifs. Nous mettons tout en œuvre pour vous aider à suivre en exclusivité leurs performances au jour le jour.

A noter que ce dossier olympique est disponible en plusieurs langues sur le site Odiaspora.org.

Programme des athlètes libanais

Voici par ailleurs par ordre chronologique les dates et les heures d’entrées en lice de nos neuf héros nationaux :

– Mariana Sahakian (tennis de table) : Samedi 6 août à 14h* (*heure de Paris);
– Ray Bassil (trap) : Dimanche 7 août à 14h ;
– Richard Merlan (canoë-kayak) : Dimanche 7 août à 17h30 ;
– Gabriella Doueihy (400 m nage libre) : Dimanche 7 août à 19h37 ;
– Nacif Elias (Judo) : Mardi 9 août à 15h ;
– Mona Shaito (fleuret) : Mercredi 10 août à 13h30 ;
– Anthony Barbar (50m nage libre): Jeudi 11 août à 18h ;
– Chirine Njeim (marathon) : Dimanche 14 août à 1h40 ;
– Ahmad Hazer (110m haies) : Mardi 16 août à 1h40.