Assad: la prise d’Alep ne signifie pas la fin de la guerre

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Le président syrien Bachar el-Assad estime que la prise d’Alep modifiera le cours de la guerre en Syrie, mais que la lutte contre les terroristes se poursuivra jusqu’à leur élimination totale. La prise d’Alep changera le cours de la guerre en Syrie, mais ne signifie pas son achèvement, a déclaré Bachar el-Assad dans une interview publiée jeudi par le quotidien syrien Al-Watan.

» La libération d’Alep marquera une étape importante sur la voie conduisant à la libération de la Syrie des terroristes, mais la guerre contre ces derniers se poursuivra jusqu’à leur élimination totale « , a affirmé le président syrien.

» Des terroristes se trouvent dans d’autres régions de la Syrie et nous continuerons à les combattre « , a-t-il ajouté.

La bataille d’Alep

Le président al-Assad a fustigé » les pays occidentaux et régionaux qui s’appuient sur la Turquie pour exécuter leur plan dévastateur en Syrie et pour soutenir les terroristes, assurant que leur échec dans la bataille d’Alep signifie le changement du cours de la guerre partout en Syrie et l’échec du plan extérieur ».

Et de poursuivre : « La bataille d’Alep est importante certes, mais la guerre en Syrie ne prendra fin qu’après l’éradication complète du terrorisme. Les terroristes se trouvent dans d’autres zones et même si on gagne la bataille d’Alep, on poursuivra la guerre contre eux”.

Le président al-Assad a affirmé que la décision de la libération de toute la Syrie avait été adoptée dès le début, faisant noter : “Nous n’avons point pensé un jour à abandonner n’importe quelle zone sans la libérer”.

Le président al-Assad a indiqué que « l’évolution des combats durant cette dernière année s’est traduite par des exploits militaires « , assurant que « l’opération de la libération de la zone est d’Alep ne s’inscrit pas dans un cadre politique, mais elle s’inscrit dans le cadre des opérations militaires normales ».

“La libération d’Alep des terroristes signifie qu’il n’y aura aucun carte de pression entre les mains des terroristes ou entre celles des pays qui les soutiennent « , soulignant que « celui qui remporte une victoire militaire à Damas ou à Alep réalise un exploit politique et militaire très grand, vu que ces deux villes sont importantes aux niveaux politique et économique ».

Le président al-Assad a affirmé que » les Américains insistent sur une trêve, car leurs agents terroristes sont dans une situation difficile ».

Interrogé sur les allégations occidentales qui qualifient la Syrie comme un pays vassal de la Russie, le président al-Assad a fait savoir que « l’Occident pense de cette manière car il vit cette situation : tous les pays occidentaux sont actuellement vassaux de leur seul maître, à savoir les USA ».

“Quant aux relations avec la Fédération de Russie, nous voulons les consolider et nous appelons avant et après la crise à des investissements russes en Syrie. Par contre, les Russes n’ont pas tenté d’exploiter cette question ni de près ni de loin”, a souligné le président al-Assad.

Et d’ajouter : “Les principes sont une question fondamentale dans les politiques russes. En même temps, la guerre contre le terrorisme n’est pas uniquement une guerre pour défendre la Syrie, mais aussi pour la Russie, la région, l’Europe et le monde en général”.

A la question de savoir s’il y aurait une confrontation militaire avec la Turquie en cas de la poursuite de son intervention sur les territoires syriens, le président al-Assad a répondu : « tant la politique turque est conduite par une personne déséquilibrée psychologiquement comme Erdogan, il faut tenir compte de toutes les possibilités ».

“La Syrie a le droit de défendre ses territoires et nous le ferons évidement, mais nous souhaitons que les personnes conscientes en Turquie puissent pousser Erdogan à renoncer à ses bêtises surtout concernant la question syrienne pour éviter toute confrontation”, a fait noter le président al-Assad, qui a souligné la nécessité d’œuvrer pour réaliser cet objectif.

A propos des possibilités de nouer une coopération avec l’armée américaine dans la lutte contre “Daech”, le président al-Assad a indiqué que “depuis l’an 1985, nous insistons sur l’importance de créer une Coalition antiterroriste et nous déclarons en permanence que la Syrie est disposée à collaborer avec toute partie oeuvrant sérieusement pour lutter contre le terrorisme”.

Relations avec la France

A la question de savoir si la Syrie est disposée à s’ouvrir à la France si elle avancerait une suggestion de nouer un dialogue avec Damas, le président al-Assad a dit : “Oui, évidemment, lorsque la politique européenne change, nous n’avons pas de problèmes. Nous voulons une relation avec tous les pays du monde, dont l’Occident, en dépit de notre connaissance anticipée de son hypocrisie. Lorsque nos relations avec l’Occident étaient bonnes en 2008 jusqu’en 2011, l’hypocrisie existait toujours. L’Occident n’a pas changé, il est toujours partial et hypocrite”.

Relations avec le Liban

A la question de savoir si l’arrivée du général Michel Aoun au pouvoir au Liban constitue une victoire pour la Syrie et l’axe de la Résistance, le président al-Assad a fait savoir que lorsqu’il y a une personne comme le général Michel Aoun qui est conscient du danger du terrorisme autour du Liban , cela est sune victoire pour le Liban et la Syrie, surtout que ce président sait que le Liban ne peut pas adopter la politique de distanciation ».

Relations avec l’Egypte et l’Iran

Concernant les relations syro-égyptiennes, le président al-Assad a souligné que « pendant les dernières années, notamment pendant la guerre contre la Syrie, les relations syro-égyptiennes se sont détériorées, en particulier pendant la période du président Morsi. Mais cette relation aensuite commencé à s’améliorer lentement, tandis que les perspectives sont limitées dans un cadre sécuritaire”, a-t-il précisé.

Faisant allusion à l’examen avec l’Iran de tous les détails, le président al-Assad a assuré que » l’Iran est un Etat qui se base dans ses politiques sur des principes ».

La question kurde

Interrogé sur les factions armées kurdes, le président al-Assad a indiqué que « ces factions sont diversifiées et qu’un certain nombre parmi elles sont nationales alors que d’autres sont des mercenaires qui oeuvrent pour la séparation et le fédéralisme ».

“Je ne crois pas que le peuple syrien accepte le fédéralisme n’importe où en Syrie, c’est pourquoi je ne m’inquiète pas à cet égard”, a fait noter le président al-Assad.

En outre, le président al-Assad a affirmé qu’il ne faut pas s’inquiéter sur l’avenir de la Syrie car la société syrienne a établi pendant la guerre, la différence entre le fanatisme et la foi ».

Coopération avec des délégations sécuritaires étrangères

Quant à l’objectif des visites des délégations sécuritaires étrangères en Syrie et les possibilités d’ouvrir les ambassades, le président al-Assad a indiqué que “l’ouverture des ambassades ne nous nous intéressent point. Par contre, leurs ambassades sont, pour nous en Syrie, des centres d’espionnage. Ce qui compte c’est leurs politiques. S’ils les changent et si nous avons de garanties qu’ils n’oeuvrent pas contre l’intérêt du peuple syrien, la coopération sécuritaire deviendra possible”.

Le président al-Assad a ajouté que « les visites des délégations sécuritaires en Syrie n’ont jamais cessé et que la majorité de ces délégations sont de pays qui ont adopté une position hostile à la Syrie ».

Qui sont les nouveaux ennemis de la Syrie?

A la question de savoir si la Syrie a désormais de nouveaux ennemis, le président al-Assad a fait savoir que « le mot d’ennemi dépend d’un pays qui occupe un territoire, non pas d’un pays qui adopte une politique hostile.Il ne faut pas supposé que la France est un ennemi. Je crois que le peuple français a commencé à changer. Des délégations officielles et populaires nous visitent et expriment des positions très objectives et morales, c’est pourquoi on ne peut pas dire que ce pays est un ennemi, tandis qu’Israël occupe des territoires syriens et reste toujours notre ennemi ».

Les négociations de Genève

A propos du processus politique à Genève, le président al-Assad a affirmé que « la Déclaration de Genève n’était pas syrienne, mais une Déclaration internationale et onusienne. Le processus à Genève ne s’est pas basé sur la lutte contre le terrorisme. Il était clair pour nous que ce processus n’était qu’un moyen pour que les terroristes réalisent ce qu’ils avaient échoué de le faire sur le terrain ».

Interrogé sur l’opposition syrienne, le président al-Assad a répondu : “Pas toute opposition est un agent. L’opposition qui a été chargée par certains pays de dialoguer avec la Syrie est un agent. L’opposition est une opposition politique qui ne porte pas d’armes, qui ne soutient pas des terroristes et qui n’œuvrent pas en faveur d’agendas étrangers”.

La Syrie post-guerre

Concernant les propos disant que l’Etat syrien tente de faire un changement démographique, le président al-Assad a indiqué que « ces propos font suite à la campagne qui avait commencé au début de la guerre et au début de la campagne confessionnelle, affirmant que l’Etat n’a pas d’intérêt dans de ce changement démographique présumé ».

Quant à la question des personnes enlevées, le président al-Assad a fait savoir que « dans toutes les réconciliations qui ont eu lieu, la question de ces personnes est fondamentale et constitue une priorité pour nous ».

Pour ce qui est de son soutien à l’organisation d’un forum national et d’un dialogue à Damas, le président al-Assad a fait noter qu’ »il soutient tout dialogue entre les Syriens qui ne dépendent pas d’agendas extérieurs et ne soutiennent pas le terrorisme ».

Par ailleurs, le président al-Assad a souligné « le rôle des deux secteurs, public et privé, dans le renforcement de l’économie syrienne, en plus du soutien extérieur, en particulier iranien et russe, qui ont contribué à réduire les charges sur cette économie ».

A la question de savoir s’il consacrera les grands contrats aux pays amis dans la phase de la reconstruction, le président al-Assad a indiqué qu’ »il ne croit pas que le peuple syrien accepte que des sociétés de pays hostiles viennent reconstruire et réaliser des profits de la guerre qu’ils avaient déclenché ».

Interrogé sur la participation des forces populaires dans le combat aux côtés de l’armée syrienne, le président al-Assad a indiqué que « la participation de ces forces comportent des points positifs et d’autres négatifs . Les points positifs de la participation des forces populaires résident dans la réalisation des exploits militaires sur le terrain, tandis que les points négatifs sont liés à la corruption qui est un cas individuel”.

Quant au développement du discours au Parti Baas, le président al-Assad a indiqué que « pendant la guerre, on a œuvré pour développer tous les discours dans les différents secteurs », soulignant que « le discours politique a changé et qu’il est impossible que le discours politique pendant la guerre reste pareil à celui qui était avant la guerre »