Diane Mazloum naît à Paris et grandit à Rome. Son premier récit graphique ‘Nucleus en plein cœur de Beirut City’ est publié aux Éditions de la Revue Phénicienne en 2009. En 2014, elle signe un premier roman remarqué ‘Beyrouth, la nuit’ aux Éditions Stock. Son roman ‘L’âge d’or’ aux Éditions JC Lattès est finaliste du Prix Renaudot 2018. Rencontre avec Diane Mazloum.
Parlez-nous de votre nouvel ouvrage ‘L’Âge d’or’ ?
Avec L’âge d’or, j’essaye de faire revivre une période du Liban qui va de 1967 à 1979, à travers les yeux d’un couple qui a réellement existé, formé par Georgina, miss Univers libanaise, et le grand militant palestinien Ali Hassan, ainsi que plusieurs personnages fictifs.
Pourquoi avez-vous choisi de parler des années 70 ?
Je suis fascinée par la période de bascule du Liban, comment un pays aussi petit, pacifique, indolent et enfantin, dit la Suisse du Moyen-Orient, a pu basculer dans la pire des violences. J’avais besoin de comprendre cet engrenage, remonter la chaîne à réaction pour éventuellement cerner l’étincelle première.
Expliquez-nous le choix de vos protagonistes
À mes yeux, le couple Georgina, reine de beauté chrétienne, et Ali Hassan, musulman, dit le bras droit d’Arafat, est un couple qui a incarné toute la richesse et les contradictions qui caractérisaient de Liban de cette époque. En dehors de ce couple mythique, il y a Roland dont j’ai imaginé qu’il aurait pu être le premier amour de Georgina, et Micky, son petit frère, qui veut devenir le spécialiste numéro un du Liban.
On a l’impression que votre roman propose une sorte de thérapie contre les séquelles de la guerre civile. Est-ce que c’est vrai ?
Je ne sais pas mais j’en suis ravie. Ce qui est vrai, c’est que je suis nostalgique de cette période que je n’ai pas vécue, mais qui m’a été transmise tout autant que les séquelles de la guerre. En conséquence, je ne pouvais pas ne pas écrire ce livre.