Menaces d’assassinats à Aarsal, fouille des navires turcs au nord Liban

Les terroristes wahhabites ont récemment menacé le village d’Aarsal de nouveaux attentats, et sont passés à l’acte.

Des miliciens armés à bord d’une moto et d’une voiture à vitre teintée ont ouvert le feu sur le maire du village Mohammad Alloula, qui a survécu de justesse.
Alloula figure en effet sur une liste de 70 personnes menacées de mort dressée en aout 2014 par les terroristes, dont la plupart ont quitté Aarsal.

Parmi les personnes visées, figure le nouveau chef de municipalité d’Aarsal, Bassel Houjeiri.

Selon le journal libanais Assafir, citant une source sécuritaire sous le couvert de l’anonymat, « Daech et al-Nosra entameront une série d’assassinats contre Bassel Houjeiri et les maires qui prônent le renforcement de l’Etat de droit dans ce village ».

Bref, tous ceux qui ont osé s’opposer dans les dernières élections municipales à l’ancien chef de municipalité Ali Houjeiri et au maire Abou Ali, frère du cheikh radical pro-terroriste Moustapha, alias Abou Taqiyeh, sont dans la ligne de mire de Daech et al-Nosra.

Les habitants d’Aarsal n’avaient pas pris au sérieux les menaces des terroristes. Mais suite à la visite du nouveau chef de municipalité et des élus municipaux au commandement de l’armée, Bassel Houjeiri a reçu des appels téléphoniques d’origine inconnue, l’avertissant de « payer le prix si l’armée nous attaque ».

Ces terroristes assiégés dans le jurd d’Aarsal, qui viennent de perdre 50% des territoires qu’ils ont occupés en Irak, alors que l’étau se resserre de plus en plus sur ces groupes en Syrie, et au Liban, sont désormais confinés dans le village occupé d’Aarsal.

Estimés à un mille miliciens selon des sources sécuritaires, les terroristes de Daech et al-Nosra sont incapables de regagner Raqqa en Syrie. Ils sont face à deux options : soit ils capitulent, soit ils rejoignent les camps de réfugiés syriens à Aarsal.

Attachement à l’armée

Malgré les menaces de mort, le chef de municipalité d’Aarsal, Bassel Houjeiri a appelé l’armée libanaise à « mettre la main sur la sécurité du village pour protéger les intérêts de la population et des Syriens soucieux de la sureté d’Aarsal. Ce qui nous importe est la souveraineté de l’Etat et de le bon fonctionnement des institutions publiques à Aarsal ».

Houjeiri confirme les informations sur la liste des personnes menacées. « Nous avons entendu parler d’une nouvelle liste. Nous voulons que l’Etat protège Aarsal et ses habitants. Mais nous réclamons aussi des projets vitaux pour compenser les pertes des propriétaires des carrières, des agriculteurs et du secteur des transports… afin que la situation économique s’améliorent à nouveau », a-t-il dit.

Il a expliqué avoir interdit tout déplacement aux réfugiés syriens de 22h00 à 7h00 du matin « pour le maintien de la sécurité et la protection de tout le monde ».

Feu vert politique

Par ailleurs, une source sécuritaire assure au journal Assafir que le déploiement de l’armée dans le village d’Aarsal est la « solution unique à tous les problèmes sécuritaires, mais un feu vert politique émanant du gouvernement est nécessaire pour une telle action. Ce qui n’est pas disponible pour le moment ».

Fouilles de navires turcs

Pendant ce temps, les terroristes sont à la recherche de nouvelles alternatives maritimes et terrestres pour se procurer d’armes et de munitions nécessaires à leurs attentats.

Cette menace contre la stabilité du Liban pousse les services de sécurité à adopter des mesures draconiennes pour parer à toute attaque.

C’est dans ce contexte que le département des renseignements de l’armée libanaise a obtenu des informations fiables selon lesquelles les groupes terroristes tentent d’acheminer des armes depuis la Turquie au nord Liban. « Ces cargaisons d’armes contiennent entre autres des roquettes anti-chars, très efficace dans les combats internes, a révélé Assafir.

En effet, l’armée libanaise confirme que les groupes terroristes tentent par tous les moyens de mettre la main sur le nord du pays afin de réaliser le rêve d’ « un émirat ».

Compte tenu de ces informations, la cellule de crise au commandement de l’armée a conclu dans une réunion la nécessité de détecter et de fouiller minutieusement tout navire en provenance de la Turquie, surtout que les groupes terroristes profiteront du chaos qui règne en Turquie pour piller des dépôts d’armes, avec l’aide de certains groupes militaires turcs, et ce, en échange de grosses sommes d’argent.

Dans ce cadre, l’armée libanaise a fouillé la semaine dernière un navire en provenance de la Turquie, dès qu’il a arraisonné au port de Tripoli (nord). Après des fouilles minutieuses, il s’est avéré que le navire ne contenait ni armes ni roquettes.