Les frontières libanaises sécurisées, la bataille se déplace…

Avec la fin de la bataille des Jourouds, ce sont désormais 195 km de frontières entre le Liban et la Syrie qui sont entièrement libérées du joug des milices terroristes, que ce soit celles qui affichent ouvertement leur adhésion à l’idéologie wahhabite takfiriste, comme Daech et le front al-Nosra, ou les autres, plus proches de l’ASL, mais qui ont longtemps été leurs alliés.

Depuis Zabadani et Serghaya, au sud, en passant par Toufeil, Qarat et Breij, au centre, et jusqu’à Qousseir plus au Nord, toutes les régions syriennes qui étaient occupées par les milices et ont constitué la source des attentats terroristes qui ont frappé le Liban pendant les deux années noires 2015-2016 sont désormais entièrement nettoyées. Les 20 km2 libanais et 40 km2 syriens le seront les heures prochaines une fois l’évacuation des miliciens de Daech accomplie.

La bataille de Qousseir a été la première dans laquelle le Hezbollah s’est investi entièrement. Elle a été la plus couteuse en pertes humaines dans les rangs de ses combattants, mais la plus prolifique en terme géostratégique, inaugurant ce que les observateurs décrivent être « l’ère de la régionalisation de la Résistance ». Le Hezbollah n’étant plus confiné au Liban, mais disséminé sur le sol syrien. Depuis, il a participé à la plupart des batailles menées par l’armée syrienne dans les différentes régions. Et il le fait toujours.

Le même operandi modus est perçu dans la plupart de ces batailles : Un bombardement massif des repères des groupes terroristes, leurs QG et leurs attroupements, escorté simultanément d’un grignotage des territoires qu’ils occupent, jusqu’à ce qu’ils soient retranchés sur une petite surface. Par la suite, une médiation leur est suggérée : se rendre à condition qu’ils soient amnistiés, ou être évacués vers d’autres zones, en l’occurrence vers la province d’Idleb pour le front al-Nosra et les autres milices où ils sont désormais entassés. Ce fut le cas entre autre, des batailles d’Alep, de Saydnaya, de Zabadani, de la province ouest de Damas, de Homs, du jouroud de Aarsale…

Quant à Daech, c’est la première fois qu’il fait part à un tel règlement. 200 de ses miliciens se sont rendus volontairement, avec les membres de leurs familles, dont des émirs et des chefs militaires, selon Media de guerre. Les autres voudraient se rendre dans la province de Deir Ezzor, et plus précisément vers la localité de Boukamal.

Située à la frontière avec l’Irak, cette province est aussi bien convoitée par l’armée syrienne et ses alliés, que par la Coalition menée par les Etats-Unis et ses alliés kurdes et les tribus de l’opposant pro saoudien Ahmad al-Jarba.

Elle risque d’être le théâtre de l’une des batailles les plus importantes, non seulement pour la Syrie, mais pour la région du Moyen-Orient. Il y va de son avenir surtout