Plus d’une semaine après le départ des derniers combattants du groupe Etat islamique du territoire libanais, le pays a rendu hommage ce vendredi 8 septembre à ses soldats enlevés il y a trois ans, puis assassinés par les jihadistes.
Dix cercueils sont alignés sur l’esplanade du ministère de la Défense, chacun recouvert du drapeau libanais. A la tribune, le président Michel Aoun s’adresse aux familles des militaires assassinés il y a trois ans par les combattants du groupe Etat islamique : « Ils ont consolidé la sécurité de notre société. Aujourd’hui, c’est un mélange de sentiments, un sentiment de douleur et de tristesse mêlées à de la fierté. »
Leila Nara ajoute la colère. Cette mère de famille porte au poignet un ruban noir. « Ce sont nos soldats. Je réclame au président de la République la peine de mort », dit-elle. Une sentence que demandent aussi certains proches des militaires assassinés. « Le gouvernement, depuis plus de 12 ans, n’exécute pas. Va-t-il le faire sous la pression populaire ? C’est une question qui reste à clarifier. Bien qu’étant solidaire avec ses martyrs, la société libanaise est divisée », constate Ghassan Moukheiber, député de la majorité présidentielle.
D’autres questions agitent la société : les autorités ont-elles manqué à leur devoir lors l’enlèvement des soldats en 2014 ? Comment les assassins des militaires ont-ils pu fuir sans être jugés ? Le président de la République a annoncé ce vendredi matin la création d’un comité chargé de répondre à ces interrogations