Accompagné du ministre de l’Énergie, César Abi Khalil, le chef du Courant patriotique libre et ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a effectué hier une tournée électorale dans le caza de Aley qui l’a mené dans les villages de Rechmaya, Chartoun, Bkechtay et Souk el-Gharb.
Des villages qui ont beaucoup souffert de la guerre civile, et où le retour de la population civile reste timide. Tout au long de la journée, M. Bassil a donné l’impression de s’adresser à une population « brisée » qui a démissionné, et qui avait besoin d’entendre un discours fortement mobilisateur pour croire à une possibilité de changement aux élections de mai 2018. Devant ses divers auditoires, M. Bassil s’est félicité de la création des centres de vote spéciaux pour ceux qui résident loin de leurs villages ou qui redoutent toujours de s’y rendre en raison des péripéties de la guerre. En outre, il a demandé aux émigrés de s’inscrire massivement sur les listes électorales, leur rappelant qu’ils ont jusqu’au 20 novembre pour le faire.
Le discours de M. Bassil n’a pas manqué d’évoquer les services publics. Ainsi, il a affirmé que la solution à la pénurie d’électricité a été retardée pour empêcher qu’elle ne soit mise à son crédit et ne lui profite sur le plan électoral.
Le chef du CPL n’a pas manqué non plus d’aborder la question des réconciliations inachevées qui sont la cause du dépeuplement persistant de villages dont les populations hésitent encore à rentrer. Il a même évoqué la douleur de ceux qui ont perdu des proches dans les massacres qui ont marqué les combats entre milices chrétiennes et druzes, et dont les ossements demeurent introuvables. C’est sans doute cette allusion qui lui a valu des « réponses » de Waël Bou Faour et Akram Chehayeb, qui l’ont mis au défi de pouvoir affaiblir l’hégémonie de Walid Joumblatt sur la montagne druze.