(AFP) – La fin d’une ère: après 22 années passées sur le banc d’Arsenal, le Français Arsène Wenger a décidé vendredi de s’arrêter en fin de saison avec les Gunners, avec un ultime objectif, remporter l’Europa League pour sauver une saison catastrophique.
C’est par un communiqué intitulé “Merci Arsène”, en français dans le texte, accompagné d’une photo de Wenger sourire aux lèvres, que le club londonien a annoncé la décision de l’Alsacien de 68 ans, de s’arrêter à la fin de la saison. Trois titres de champion d’Angleterre, sept victoires en Coupe d’Angleterre, dix-neuf participations à la Ligue des champions, dont une finale perdue en 2006 contre Barcelone: l’empreinte laissée par le technicien du côté de Highbury aura été énorme.
Et pas seulement sur un plan strictement sportif.
C’est sous Wenger qu’Arsenal s’est structuré économiquement et a changé de dimension, abandonnant notamment son mythique stade de Highbury (38.000 places) pour le flambant neuf Emirates Stadium (60.000).
“Je suis reconnaissant d’avoir eu le privilège de servir le club pendant tant d’années mémorables”, a souligné Wenger dans le communiqué. Cette décision intervient alors que Arsenal connaît sa plus mauvaise saison sous le règne de Wenger, arrivé à Londres en illustre inconnu à l’été 1996, en provenance de Nagoya au Japon.
Le club occupe actuellement la sixième place de la Premier League et est presque mathématiquement éliminé de la course à la C1 pour la saison prochaine, puisqu’il est à 14 points de la dernière place qualificative et qu’il ne peut plus prendre que 15 points avant le terme du championnat.
Et même la Coupe d’Angleterre, bouée de sauvetage du naufrage de la saison passée avec la victoire en finale contre Chelsea, n’a cette fois-ci pas permis de cacher la misère, avec une piteuse sortie de route au 3e tour contre Nottingham Forest (2e division). “J’appelle les supporters à rester derrière l’équipe, pour finir sur un sommet”, a ajouté Wenger, alors que se profile jeudi prochain le match aller d’une demi-finale d’Europa League, compétition qui offre une place en Ligue des champions en cas de victoire. Un succès éventuel qui permettrait à Wenger de partir la tête haute.
Ces dernières saisons, Arsenal s’est vu dépassé sur la scène nationale. Le dernier titre de champion des Gunners remonte à 2004, l’année des Invicibles (aucune défaite en championnat cette saison-là.
Pour la première fois de l’ère Wenger, le club a quitté le top 4 du championnat la saison passée (5e), manquant ainsi la qualification pour la Ligue des champions, une première depuis 1998!
Et entre-temps, depuis 2004, les rivaux Manchester United et Chelsea, ont été couronnés cinq fois chacun ! Et Manchester City, le nouveau riche, a lui aussi remporté la Premier League à trois reprises.
Conséquence de cette absence de résultats, l’influence de Wenger à Arsenal – tout puissant lors de ses premières années avec toute latitude sur l’effectif et les jeunes du club – s’est amenuisée ces deux dernières saisons. En coulisses, la transition s’est préparée, avec les arrivées de Raul Sanllehi en provenance de Barcelone pour prendre la tête des “Opérations football”, et de Sven Mislintat, en provenance du Borussia Dortmund, devenu nouveau directeur du recrutement.
L’officialisation du départ de Wenger ouvre la porte à une période d’intenses tractations pour lui trouver un successeur et remettre le club parmi les meilleurs d’Europe, standing qui s’est progressivement étiolé. Le nom de l’ancien international français Patrick Vieira, qui a joué pour les Gunners entre 1996 et 2005, est revenu avec insistance ces derniers jours dans les médias britanniques.
Le Français de 41 ans est depuis janvier 2016 entraîneur de New York City (MLS), franchise qui appartient au même propriétaire que Manchester City. Vieira a d’ailleurs fait ses gammes sur le banc chez les Citizens, en charge des jeunes (moins de 21 ans) entre 2013 et 2015.