Le président de la République, Michel Aoun, a lancé samedi une campagne de protection des oiseaux migrateurs, déplorant que chaque année, à pareille époque, de très nombreux oiseaux disparaissent sur un espace aérien de 200 km couvrant le Liban.
« Nous devons conclure une convention entre l’homme d’une part, et les oiseaux et les arbres d’autre part », a prôné M. Aoun, lors d’une rencontre avec les médias dans le jardin des présidents, au palais de Baabda. Il a plaidé pour l’application stricte d’une règle fixant entre septembre et décembre la saison de la chasse, insistant en outre sur la nécessité de livrer avec chaque permis de chasse un guide où seraient répertoriées les espèces pouvant être chassées. « Un projet de loi en ce sens attend d’être examiné et adopté par le Parlement », a-t-il ajouté.
M. Aoun a par ailleurs rappelé que « Le Liban a signé en 1992 l’accord international sur la préservation des oiseaux en voie de disparition », déplorant qu’« en dépit de cette convention, de nombreux chasseurs continuent à sévir tout au long de l’année ».
Il a en outre exprimé ses appréhensions sur « une désertification de notre terre d’où auront disparu les arbres et les oiseaux », affirmant que « la déforestation et la construction représentent de grands crimes ». « Je compte sur chacun pour mener cette campagne de protection des oiseaux, cette question revêtant un caractère culturel et national », a déclaré dans ce cadre le président, invitant également les médias à « aider en ce sens en vue de préserver la diversité environnementale ».
Le chef de l’État a en outre estimé que « Dieu a créé la nature de façon à en faire un monde vivant et diversifié, qui repose sur un équilibre humain, animal et végétal », soulignant que « l’oiseau est une nécessité ». Et de révéler avoir reçu du centre de recherches canadien et du centre de surveillance du Sinaï une lettre intitulée « Des oiseaux migrateurs à Son Excellence le président de la République », où figure « une invitation à l’arrêt de la chasse au-dessus du territoire libanais », avant d’exprimer le souhait « que les pélicans, huppes, guêpiers, perdrix et moineaux cessent d’être chassés ».
M. Aoun a par ailleurs affirmé que pour sa part, il a arrêté, dès 1975, de s’adonner au loisir de la chasse, racontant la raison qui l’a poussé à cela. « Alors que je chassais sur une colline dans la région du Sud, j’ai appris que des francs-tireurs sévissaient à Beyrouth, et je me suis dit que l’homme qui tue un homme est un criminel », s’est-il souvenu. Il s’était dans le même temps demandé pourquoi donc lui-même tuait les oiseaux, décidant aussitôt de s’informer sur leur monde. « J’ai ainsi découvert qu’aucun de ces animaux ne tue l’autre, sauf en cas de faim », a-t-il précisé, déplorant que « l’homme, lui, tue gratuitement et sans raison les oiseaux et se fait photographier auprès d’eux après les avoir chassés ».