À Bruxelles, Bassil appelle à un combat contre les terroristes et les États qui les soutiennent

Gebran Bassil au cours de la conférence sur les minorités du Moyen-Orient, qui s’est tenue à Bruxelles.

Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a pris part hier à Bruxelles à une conférence ministérielle internationale ayant pour thème « La protection des victimes de violences dues à l’appartenance ethnique et religieuse au Moyen-Orient ».

Prenant la parole, M. Bassil, qui a coprésidé la conférence avec le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a déclaré : « J’appartiens à une communauté qui a été victime, tout au long de son histoire, de la violence religieuse. Je suis un fervent défenseur des droits des minorités au Moyen-Orient, je n’arrête pas d’appeler à la préservation du pluralisme dans cette région et ailleurs et je viens d’un pays que le pape Jean-Paul II a qualifié de pays-message car il est l’exemple type de la convivialité. »

Dans une conférence de presse tenue avec son homologue belge, M. Bassil a mis l’accent sur le dossier des réfugiés syriens affirmant que « la moitié des habitants du Liban sont désormais des réfugiés ». « Nous craignons que le taux élevé de réfugiés que le pays accueille n’influe sur le tissu social libanais. La déclaration de la deuxième conférence de Bruxelles, le mois dernier, porte atteinte à l’entité même du Liban. Nous appelons la communauté internationale et l’Union européenne à adopter une autre politique que celle qui vise à garder les réfugiés syriens au Liban », a-t-il poursuivi, ajoutant à ce sujet : « Attendez-vous à une nouvelle politique libanaise en ce qui concerne la question des réfugiés. Le Liban ne saurait attendre qu’il s’effondre pour agir. »

M. Bassil a aussi souligné que « le Liban a préparé tout un dossier documentant les crimes commis par le groupe » État islamique « et l’a adressé à la Cour pénale internationale ». « Tout ce qui est fait actuellement pour venir à bout de l’EI est insuffisant », a-t-il dit, notant que ce qu’il « faut en réalité est un véritable combat contre ces groupes terroristes et contre les États qui les soutiennent ».

Prenant la parole, M. Reynders a noté que « le but de la conférence est de permettre aux personnes ayant quitté leur terre suite à des violences subies à cause de leur appartenance religieuse et ethnique de rentrer chez elles ».

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères s’est entretenu avec son homologue hongrois Peter Szijjarto. La coopération entre Beyrouth et Budapest a été examinée.

Notons dans ce cadre qu’au cours d’une discussion à bâtons rompus avec des journalistes, M. Bassil a réaffirmé que la prochaine étape sera marquée par une approche du dossier des réfugiés syriens différente de celle qui était suivie jusqu’à présent. Il a précisé à ce propos que « le prochain gouvernement devrait bénéficier d’une plus grande marge de manoeuvre afin d’assurer un retour sécurisé, progressif et définitif des réfugiés dans leur pays, d’autant, a-t-il relevé, que de larges portions du territoire syrien sont désormais sûres, de l’aveu de la communauté internationale. » Le chef de la diplomatie a en outre souligné que « le ministère des Affaires sociales ne doit être attribué cette fois-ci qu’à une personnalité qui s’engage à appliquer une politique claire à l’égard du dossier des réfugiés. »