Michel Aoun a été élu lundi à la présidence de la République libanaise au second tour de scrutin avec 83 voix sur 127 par le Parlement libanais lors de la 46e séance électorale.
Au premier tour, il n’avait obtenu que 84 voix, alors qu’il lui en fallait 86.
Le second tour a fait l’objet de cafouillages. Les députés ont du voter à trois reprises. Les deux premières fois, 128 bulletins avaient été déposés dans l’urne alors que 127 députés sont présents dans l’hémicycle.
La candidature du fondateur du Courant patriotique libre était soutenue par les Forces libanaises, le courant du Futur, le Hezbollah et le Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt.
36 députés ont voté blanc au second tour (contre 36 également au premier tour).
7 bulletins ont été annulés et une voix a été attribuée à Sethrida Geagea.
Samedi, le chef chrétien du Liban-Nord et candidat lui aussi à la présidentielle, Sleiman Frangié, avait demandé aux députés qui soutiennent sa candidature de voter blanc.
A l’instar de M. Frangié, le président du Parlement et leader du mouvement Amal Nabih Berry, ainsi que le chef des Kataëb Samy Gemayel avaient annoncé que leurs députés voteraient blanc. Des figures indépendantes comme Nagib Mikati, Ahmad Karamé, Dory Chamoun, Boutros Harb et Nayla Tuéni avaient également annoncé qu’ils voteraient blanc.
Le Liban était sans président depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. Jusqu’à aujourd’hui, toutes les tentatives d’élire un chef de l’État s’étaient avérées infructueuses. A 45 reprises, le Parlement a essayé sans succès d’atteindre le quorum des deux tiers nécessaire pour organiser le vote, soit 86 des 127 députés (depuis la démission du député Robert Fadel). A chaque fois, les 20 élus du groupe parlementaire de M. Aoun et les 13 députés du Hezbollah ont boycotté les séances.