Les détails choquants du meurtre du Libanais Khalid Gebara aux Etats Unis

L’année dernière, alors que sa mère faisait du jogging dans le quartier de Tulsa, à Oklahoma aux Etats-Unis, elle aurait été tuée quand une voiture l’avait intentionnellement heurtée. La police avait arrêté le criminel : Vernon Majors. Selon la police, l’homme avait avoué son crime tout en avançant un motif raciste, qualifiant la famille de « sales libanais ».

Le 25 mai dernier, Majors avait été libéré sous caution et est retourné à son domicile, juste à côté de la famille Gebara.

Vendredi dernier, Khalid a appris d’un autre voisin que Majors était armé. « Khalid a appelé la police pour l’informer que cet homme, qui harcelait constemment sa famille, avait en sa possession une arme à feu et qu’il avait peur de ce qui pourrait arriver », a écrit sa sœur Victoria sur Facebook. « La police est venue et lui a dit qu’il n’y avait rien à faire », raconte Victoria au Washington Post.

Quelques minutes plus tard, Khalid sortit de sa maison pour collecter le courrier. C’est à ce moment là que Majors l’attendait. L’homme âgé de 61 ans, a alors ouvert le feu tuant Khalid, 37 ans, selon le rapport de la police.
L’homme a été arrêté et sera accusé d’homicide volontaire dès qu’il sera libéré de l’hôpital cette semaine, a affirmé la police dans un communiqué.

“Khalid avait appelé la police quelques minutes avant le crime”, raconte le sergent Dave Walker au Washington Post. Selon ses propos, la police s’était même rendue au domicile de la famille après avoir un appel téléphonique faisant état de la présence d’un homme qui frappe aux fenêtres de la maison. Mais la police n’avait pas interrogé Majors cejour là et avait quitté quelques minutes avant le crime.

Le sergent a admis que ce crime a soulevé plusieurs interrogations sur la façon dont les autorités traitent les litiges entre les voisins. « La Constitution permet aux gens de sortir de prison sous caution. Mais après cet incident, il faut absolument prendre des décisions différentes »

Majors était connu par les services de renseignements américains pour son passé violent. Il avait été reconnu coupable en 2012 d’agression avec une arme mortelle et de profération de menaces criminelles à San Bernardino en Californie.

Majors semble avoir déménagé à Oklahoma quelques jours plus tard.
Les litiges avec ses voisins ont commencé presque immédiatement, selon les rapports de la police.

Le 6 août 2013, la mère de Khalid, Haifa Gebara, avait déposé une ordonnance restrictive contre Majors soulignant dans la plainte que Majors l’avait harcelée sexuellement plusieurs fois au téléphone et il avait plusieurs fois frappé aux fenêtres de sa maison tard le soir. « Il est très raciste envers les étrangers et les noirs », avait-elle écrit dans la plainte.

En réaction, Majors a déposé sa propre ordonnance restrictive contre Khalid, accusant le jeune homme de vandalisme et d’harcèlement .

Majors a été arrêté le 18 mars 2015 et inculpé pour avoir violé l’ordonnance restrictive.

« je t’emmerde !, je veux te tuer”, avait-il menacé la mère selon le rapport de la police. La mère avait informé la police ce jour même que Majors l’avait plusieurs fois insultée notamment pour son appartenance ethnique alors qu’elle était en route vers sa maison.

Selon le rapport de la police, Majors était ivre au moment de son arrestation.

Les litiges entre la famille Gebara et Majors se sont intensifiées pendant l’été. « Il nous a insultés à plusieurs reprises pour notre religion. Il nous traitait de « sales arabes ou de « sales libanais ou même « de musulmans arabes ».

La famille Gebara est toutefois une famille chrétienne selon les propos d’une proche de la famille.

Ces tensions ont atteint leur apogée, le 12 septembre 2015 lorsque Haifa Gebara aurait été tuée après avoir été violemment heurtée par Majors alors que ce dernier était au volant en état d’ivresse.

Après tous ces incidents sanglants, le mystère reste entier pour la famille Gebara qui essaye de comprendre pourquoi Majors avait été libéré de prison, il y a 10 semaines, après avoir payé une caution de 60 000 dollars américains.

« Ma famille a vécu pendant des années dans la peur à cause de la haine de cet homme » écrit Victoria. « En Mai, quelques mois après qu’il a failli tuer notre mère et malgré nos multiples plaintes, il a été libéré sous caution sans qu’aucune condition ne lui ait été imposée. Pas de moniteur attaché à sa cheville, aucun test de drogue/alcool, rien (…) Cet homme était un criminel bien connu » poursuit-elle. «La mort de mon frère aurait pu être évitée » , a-t-elle déploré