L’agence de notation financière Fitch Ratings a classé le secteur bancaire libanais parmi ceux qui possèdent un « faible niveau de vulnérabilité au stress potentiel systémique », dans son évaluation semestrielle des systèmes bancaires de 115 économies développées et émergentes rapportée par le Lebanon this Week de la Byblos Bank. Le Liban a en effet une fois de plus obtenu la note maximale (1 sur une échelle de 3) à l’indicateur de risque macroprudentiel (MPI en anglais) de Fitch, qui évalue la résistance des banques du pays à certaines circonstances spécifiques sur les trois années suivant leur manifestation – croissance rapide du crédit, hausse des prix de l’immobilier, des taux de change réels, etc. Le secteur bancaire libanais avait obtenu cette note en 2013 et n’a pas été déclassé depuis. Fitch Ratings a attribué la même note à 91 pays, dont le Canada, l’Ouganda et l’Irak.
Dynamique d’endettement
Fitch a également maintenu le Liban dans le groupe de 16 pays ayant un secteur bancaire « solide » selon l’indice Banking System Indicator (BSI) que l’agence a développé. Cet indice évalue plus précisément la force intrinsèque d’un système bancaire, en excluant le soutien potentiel pouvant être apporté par des actionnaires ou des gouvernements. L’indice se base sur une échelle comprenant les catégories « a » (très haute qualité/très solide), « b » (haute qualité/solide), « c » (adéquat), « d » (vulnérable) et « e » (très vulnérable). Le Liban a été classé dans la catégorie « b », comme l’Égypte et le Kazakhstan. L’agence précise que le niveau moyen de résilience du secteur bancaire des marchés émergents est plus faible et réparti de manière égale dans les catégories « bbb », « bb » et « b ».
Ces derniers mois, les agences de notation Moody’s et S&P se sont inquiétées de la dynamique d’endettement du Liban, tout en maintenant leurs évaluations respectives de la dette souveraine du pays (à B3 et B-, avec perspective « stable »). Après les élections législatives de mai dernier, qui n’ont toujours pas abouti à la formation d’un gouvernement, Fitch avait averti qu’un retard empêcherait l’État de mener efficacement toute nouvelle politique en 2018. En 2016, l’agence de notation a dégradé la notation souveraine du Liban, de « B » à « B- » pour les titres de dette publique émis en devises et en livres, en relevant toutefois la perspective de « négative » à « stable ».