Le Liban entre dans l’ère du pétrole

Le ministère de l’énergie libanais  a estimé que le début des travaux de forage et d’exploration du pétrole et du gaz aura lieu dans trois ans, au cas où les mesures pratiques restantes seraient appliquées dans les délais prévus.

Cette estimation survient après l’entente sur la loi fiscale préparée par le comité de l’administration du secteur du pétrole. De son côté, le ministère des Finances l’a remaniée, en prélude à la finalisation du  processus des permis et des appels d’offres de compagnies pétrolières intéressées par ces ressources libanaises.

Au cours de la première séance gouvernementale, deux décrets sur la répartition des blocs maritimes, le modèle d’accord lié à l’exploration du pétrole et le cahier des charges, ont été promulgués. Ainsi, le système législatif et juridique devient désormais tout prêt pour poursuivre la première procédure d’octroi de permis d’exploration dans les eaux maritimes libanaises, lancée en septembre 2013. Suite à cette première session, 46 compagnies ont été qualifiées: 12 compagnies opératrices et 34 non opératrices.
C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’énergie et de l’eau César Abou Khalil dans un point de presse tenu cette semaine au siège du ministère. Celui-ci a annoncé que « le Liban est entré dans l’ère du pétrole ».

Dans l’attente de la signature des contrats

Cette mesure sera suivie d’une feuille de route sous forme d’une série de mesures exécutives menant à la signature des contrats pour entamer le forage. Ces mesures comprennent entre autre:
1-    sonder une nouvelle fois les intérêts des compagnies qualifiées lors de la première session.
2-    lancer une nouvelle session de réhabilitation pour les compagnies désireuses de participer. Ceci permet à l’implication de nouveaux acteurs.
3-    Lancer des appels d’offres aux blocs disponibles.
4-    Evaluer les appels d’offres selon le cahier des charges: 70% de la note sera consacrée à l’offre financière, et 30% à l’offre technique.
5-    L’approbation du conseil des ministres de la signature des accords.

Signe positif

La promulgation des deux décrets en suspens depuis trois ans constitue « un signe positif pour le secteur du pétrole, ce qui renforcera l’intérêt des compagnies dans le gaz libanais », avance Abou Khalil.
Cette mesure coïncide avec la fin de la troisième session effectuée par Chypre, où le consortium des deux compagnies ExxonMobil et Qatar Petroleum a remporté le bloc 10, et le consortium ENI et Total le bloc 6.
Quant à l’Entité sioniste, elle a lancé une nouvelle procédure d’octroi de permis et ouvert 24 blocs maritimes à la frontière nord de la Palestine occupée. Un ensemble de compagnies mondiales, dont des compagnies russes, a affiché son intérêt suite à l’entrée en vigueur de la loi de la lutte contre l’accaparation pétrolière. Une loi qui a coupé l’herbe au-dessous des deux compagnies Noble Energy (américaine) et Delek (israélienne).

Les critères du choix des blocs

En 2013, le ministre de l’énergie à l’époque Joubrane Bassil a décidé d’inaugurer les blocs portant le numéro 1, 4, 5, 6 et 9. La nature géologique et le sondage tectonique mené par le comité de l’administration du secteur du pétrole ont montré qu’ils renferment des zones disponibles au forage.

En effet, la plupart des compagnies qualifiées ont préféré ces blocs précités. Mais le choix des blocs de nos jours est soumis à de nouvelles données à dimensions politiques, compte tenu de l’activité israélienne à la frontière du sud Liban. Les blocs ayant le numéro 8, 9 et 10 du sud ont été ouverts, ainsi que le bloc numéro 1 du nord, et l’un des blocs du centre (soit le bloc 4 ou 5 ou 6).

Vient ensuite la considération technique qui permet à l’Etat d’encourager la concurrence entre les compagnies. Sachant que la compagnie russe Gazprom a affiché son intérêt, sans pour autant acheter pour l’instant la base de données lui permettant de commencer l’exploration.