Après être passés aux aveux, les membres d’une cellule terroriste liée au dirigeant jihadiste Chadi Mawlaoui déférés devant la justice.
Les services de renseignement de l’armée libanaise ont annoncé mardi dans un communiqué avoir déféré devant la justice les membres d’une cellule terroriste démantelée à Tripoli, au Liban-Nord. Composée de onze personnes, cette cellule est liée au dirigeant jihadiste Chadi Mawlaoui, affilié au Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra, ancienne branche d’el-Qaëda). Ce dernier s’était enfui de Tripoli en octobre 2014, dans la foulée des combats qui avaient opposé l’armée aux jihadistes dans le nord du pays. Il serait réfugié dans le camp palestinien de Aïn el-Heloué.
Les détenus ont été chargés par Mawlaoui d’envoyer des véhicules piégées dans les banlieues de Beyrouth. Des officiers de l’armée, en service et à la retraite, ainsi que des civils, étaient également la cible de cette cellule, toujours selon le communiqué.
Les aveux des membres de cette cellule ont permis aux autorités d’effectuer une série de descentes à Tripoli. Une large quantité d’explosifs, de détonateurs à distance et de ceintures d’explosifs a été saisie. Un pistolet muni d’un silencieux, d’autres armes ainsi que des munitions ont également été confisqués, ajoute le texte qui ne précise pas la date du démantèlement de cette cellule ni celle des perquisitions menées par la troupe.
Les autorités libanaises craignent en ce moment le réveil de cellules dormantes jihadistes au Liban, au moment où les éléments extrémistes subissent des défaites en Syrie voisine. C’est dans ce contexte que plusieurs cellules ont été récemment démantelées, notamment au Liban-Nord. Mardi encore, une unité de l’armée a perquisitionné le toit d’une maison à Qobé, à Tripoli, où elle a saisi une roquette de type RPG. Parallèlement et toujours dans la capitale du Liban-Nord, une unité de la Sûreté générale a mené des perquisitions, procédant à l’arrestation d’un homme suspecté de terrorisme, rapporte la chaîne LBCI. L’individu, A. D., arrêté dans le quartier de Zahiriyé, est soupçonné d’appartenir au groupe jihadiste Etat islamique.
Des attaques se produisent régulièrement dans le nord du Liban, tout particulièrement près de la frontière syrienne où opèrent plusieurs groupes armés ainsi que dans la Békaa, notamment dans la localité de Ersal et dans son jurd. Cette localité sunnite a été le théâtre de violents affrontements en 2014 entre l’armée et les jihadistes, venus principalement de Syrie. Ces derniers avaient enlevé une trentaine de militaires. Quatre d’entre eux ont été assassinés en captivité, seize ont été libérés début décembre 2015 par l’ex-Front al-Nosra et neuf autres sont toujours otages du groupe État islamique. Une série meurtrière d’attentats à la voiture piégée avait également secoué la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
Dans une interview accordée au site Web de la chaîne al-Mayadin (proche du Hezbollah) le 30 décembre, le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a assuré que la situation sécuritaire du pays est acceptable par rapport à ce qui se passe dans la région. Il n’a toutefois pas exclu la possibilité d’attentats terroristes qui pourraient avoir lieu à tout moment. Le général Ibrahim a fait état d’une “coordination entre les divers appareils de sécurité, qui contribuera à renforcer et maintenir la stabilité du pays”.
“Si l’armée et le reste des appareils de sécurité enregistrent des arrestations quotidiennes, cela n’occulte aucunement le fait que le danger existe toujours et que les attentats terroristes peuvent avoir lieu à tout moment”, a-t-il indiqué avant de poursuivre : “Nous faisons notre devoir, et c’est ce qui nous permet de contenir le terrorisme.”