Les antagonismes entre Washington et Ankara mettent à mal les projets de libération de la ville de Raqqa, bastion principal de Daech en Syrie.
La Turquie ne participera pas à l’opération militaire transfrontalière au côté des forces d’une organisation qu’elle considère ouvertement comme terroriste, a déclaré Serhat Erkmen, le directeur du Centre pour les recherches stratégiques du Proche-Orient, dans une interview accordée à Sputnik Türkiye.
« Il ne faut pas se faire d’illusions sur la question. Les Américains s’efforcent depuis longtemps de convaincre la Turquie de participer aux manœuvres conjointes avec les forces kurdes dans le cadre de l’opération de libération de Raqqa. Ce qui n’est guère possible, étant donné que la Turquie qualifie de terroriste le Parti kurde de l’Union démocratique (PYD), qui est une branche du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et un allié des YPG (Unités de protection du peuple kurde) aux yeux d’Ankara », prévient l’interlocuteur de l’agence.
Selon lui, la participation turque à l’opération présumée est bloquée par le soutien apporté par les USA aux YPG. De plus, de nombreuses divergences demeurent entre les deux pays au sujet de Mossoul.
Cette situation freine notamment le bouclage de l’opération « Bouclier de l’Euphrate » qui a débuté il y a un mois déjà. Malgré la perte récente de la ville de Jarablos, Daech (organisation terroriste interdite en Russie) ne cesse d’accumuler de l’expérience au combat sur fond du désordre dans le camp de ses adversaires.
Serhat Erkmen estime que les pertes sur la ligne de front augmenteront à mesure que l’armée turque poursuivra son offensive vers al-Bab dans la région d’Alep. En outre, l’action des troupes turques se concentre dans la région frontalière qui reste difficile d’accès. Et Daech n’est pas le seul ennemi d’Ankara, qui lutte encore contre les groupements kurdes