Emmanuel Macron et Jean-Yves LeDrian accueillent, ce vendredi 6 avril, le Premier ministre libanais Saad Hariri lors de la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises.
Une quarantaine d’Etats sont réunis depuis vendredi matin au ministère des Affaires étrangères, pour la deuxième des trois conférences du CEDRE. L’objectif est de réunir 10 milliards de dollars sur une période de cinq ans afin de permettre le financement d’un plan de développement du Liban dont l’économie et les infrastructures ont été fragilisées par des années de crise institutionnelle et régionale.
Le 8 décembre dernier, Emmanuel Macron coprésidait déjà à Paris une réunion du groupe international de soutien au Liban (GISL), composé des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, du Royaume-Uni et de la France, dans le but d’aider à la remise en marche des institutions et de l’économie libanaises. Appuyée par la communauté internationale, cette réunion était également l’occasion de mettre en garde l’Iran et l’Arabie Saoudite contre toute ingérence et d’appeler le Hezbollah, acteur majeur de la politique libanaise, à rester neutre. Cette conférence de soutien à l’économie libanaise faisait suite à la crise provoquée par la démission surprise du Premier ministre libanais, le 4 novembre dernier. Saad Hariri a depuis repris son poste. Bien qu’il n’hésite pas à déclarer que «la stabilité du Liban est un petit miracle au vu des conflits de la région»,l’économie libanaise s’est vue fortement impactée par les soubresauts d’un conflit syrien à ses portes.
L’économie du pays, basée sur l’immobilier et un soutien financier sans faille de la diaspora libanaise, a connu un taux de croissance historiquement bas en 2016 avec seulement 1%. Malgré les différences confessionnelles et des divergences politiques fortes autour de la question syrienne, les factions politiques libanaises viennent de voter un budget pour 2018.
Le Liban étant un acteur clé dans une région frappée par des conflits continuels, sa stabilité économique semble indispensable à la reconstruction de la région. «Dans un Moyen-Orient secoué par les crises et meurtri par les guerres civiles, le Liban reste un modèle de pluralisme, de tolérance et d’ouverture dont nous avons besoin», a assuré Le Drian vendredi. Selon lui, cette stabilité de se fera qu’au prix d’engagements réciproques puisque le soutien international doit s’accompagner de réformes de la part du Conseil libanais.