Le Conseil des ministres a entamé sa réunion mercredi à midi au Palais de Baabda, sous la présidence du chef de l’État libanais, Michel Aoun, et en présence du Premier ministre, Saad Hariri. Les deux hommes s’étaient entretenus avant le début de la séance, axée principalement sur le dossier de l’électricité.
“En 2016, le déficit accumulé de l’électricité a atteint depuis l’année 1992, 33 milliards de dollars, a indiqué le chef de l’État au début de la réunion. Si le problème de l’électricité avait été résolu durant le milieu des années 1990, la dette publique aurait baissé à 42 milliards”.
Au sujet de la loi électorale adoptée vendredi dernier par le Parlement, M. Aoun a affirmé qu’elle “n’exprime pas toutes (nos) aspirations”. “Mais il s’agit d’un pas important dans la vie politique et d’un passage au système proportionnel après 91 ans de régimes basés sur le système majoritaire”, a-t-il ajouté.
De son côté, M. Hariri a affirmé que la nouvelle loi électorale est le résultat “d’un dialogue politique approfondi”. “C’est une loi produite au Liban, sachant que les lois précédentes étaient parfois parachutées (de l’étranger) et provoquaient des divisions entre les Libanais”, a-t-il ajouté.
Concernant l’électricité, le Premier ministre a affirmé qu’il “n’est pas normal que les Libanais bénéficient seulement de 11 heures d’électricité par jour, surtout que des solutions existent”.
67 points se trouvent à l’ordre du jour du Conseil des ministres, dont le plan de production d’électricité présenté récemment par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, César Abi Khalil. Un plan dont M. Hariri a souhaité l’application.
Ce dossier avait provoqué un bras de fer entre le Courant patriotique libre aux Forces libanaises en Conseil des ministres. Le plan de M. Abi Khalil prévoit la location de deux navires-centrales pour une production (plus rapide) du courant électrique, avant le début de la saison d’été. Mais le ministre n’a pas respecté la procédure prévue par la loi dans ce domaine. Celle-ci stipule que les appels d’offres doivent être soumis à la direction des adjudications, hiérarchiquement liée à la présidence du Conseil.
Avant le début de la réunion, les ministres de la Défense, Yaacoub Sarraf, et de l’Éducation, Marwan Hamadé, ont affirmé que les discussions se dérouleront dans le calme et sans tension.
“Nous voulons l’électricité mais nous voulons l’obtenir de la meilleure façon, a déclaré le ministre des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos. Il y a certains critères qui doivent être respectés, un cahier de charges doit être mis en place et un plan doit être présenté devant le Conseil des ministres”. Il a également affirmé vouloir connaître la position du Hezbollah au sujet du dossier de l’électricité.
“Nous avons besoin d’un plan d’urgence pour assurer l’électricité” au public, a dit de son con côté le ministre de l’Industrie (Hezbollah), Hussein Hajj Hassan. Il a aussi indiqué que le Hezbollah était en faveur d’un plan pour l’électricité mais qu’il fallait également poursuive la construction de centrales.
Le ministre d’Etat pour les Affaires du Parlement, Ali Kanso, s’est lui prononcé contre la location des navires-centrales. “Nous voulons une véritable plan pour l’électricité basé sur la construction de centrales de production”, a-t-il dit.
Le ministre d’État pour la Femme, Jean Oghassabian, a lui demandé une révision du cahier des charges, “car de nombreuses remarques ont été soulevées”.