Des opposants syriens en garde à vue à Riyad

Ce n’est pas seulement les princes, les ministres et les hommes d’affaire qui, du jour au lendemain, sont tombés en disgrâce: la foudre royale a aussi frappé « l’opposition syrienne ».

Une information est passée presque inaperçue dans le flot d’informations qui arrive ces derniers jours de Riyad et qui fait état d’un véritable « nettoyage princier » autour du trône sur lequel compte grimper, d’ici très prochainement, Mohammed ben Salmane.

Des sources bien informées établissent un lien de fait à cause entre la visite de l’émissaire spécial de Trump à savoir l’Israélien Kushner et la purge que le futur roi mène en ce moment au royaume.

N’empêche que cet « assainissement » a un nom et un prétexte: la lutte contre la corruption. Pour une Arabie saoudite dont les moindres recoins de la vie sociale, de l’économie aux finances, en passant par la diplomatie tournent autour du principe de « chéquier blanc », ce serait un vrai exploit si ben Salmane parvenait à rendre sa future sphère du pouvoir plus « saine ». Le seul ennui est que par le mot « saine », le prince entend plutôt « docile ».

Dans une dépêche de ce mardi, Reuters estime que le prince héritier suit un double objectif: étouffer toute voix discordante avec son arrivée au pouvoir et séduire l’opinion publique saoudienne dégoûtée par des décennies de corruption. Soit. Mais pourquoi la vague d’arrestations a-t-elle touché les personnalités « étrangères » ?

Samedi, l’ancien chef de la Coalition de l’opposition syrienne Ahmad Jarba ainsi que le coordinateur général du Haut Comité des négociations des opposants syriens Riyad Hijab ont été arrêtés sur le territoire saoudien. Le motif ? Blanchiment d’argent. Quand on sait que les intéressés n’ont jamais osé lever le petit doigt sans l’autorisation de Riyad, cette double arrestation paraît suspecte.

La royale défaite saoudienne en Syrie où l’armée syrienne et la Résistance sont à deux pas de reprendre le contrôle d’AlBoukamal et de clore le casier Daech, a-t-elle poussé le régime saoudien à chercher des boucs émissaires ? Ou alors, Riyad cherche-t-il à se débarrasser des pions brûlés qui n’ont plus aucun intérêt pour lui ?