Aoun : Faute d’une nouvelle loi, ce sera celle de 1960

Le président Michel Aoun a affirmé hier qu’en dernier recours, les élections législatives seront organisées en vertu de la loi électorale en vigueur (loi de 1960), si une nouvelle loi n’est pas élaborée d’ici au 20 juin, date d’expiration du mandat de la Chambre. Répondant indirectement à ceux qui agitent la menace du vide – dont il faisait partie –, M. Aoun a déclaré : « Il ne faut pas s’en inquiéter. » « La prorogation du mandat du Parlement équivaudrait à piétiner la Constitution », a précisé M. Aoun devant une délégation du Club de la presse qu’il a reçue au palais de Baabda. « Je ne veux pas de la loi de 1960, mais si nous n’aboutissons pas à une solution, pourrais-je laisser la République dans l’inconnu ? » a ajouté M. Aoun.

Le chef de l’État a accusé des députés d’avoir tenu un double langage « pour faire avorter le projet » de nouvelle loi électorale, tout en s’affichant en sa faveur. Il a par ailleurs défendu le principe de la parité entre chrétiens et musulmans au sein de la Chambre. « Aux législatives de 2005, la voix chrétienne n’avait de poids qu’à Jbeil, au Metn et au Kesrouan, a-t-il expliqué. Et qu’on ne me dise pas que c’est là du confessionnalisme. Ce sont des droits dont les chrétiens doivent jouir au même titre que les druzes, les chiites ou les autres musulmans. »

Rumeurs et mensonges

Poursuivant sur sa lancée, le président a reproché à certains députés d’abuser de leur immunité parlementaire pour « propager des rumeurs et des mensonges », et lancer des accusations « sans preuves ». Il a déploré « l’atteinte à la stabilité sociale et au moral de la population » due à ces rumeurs, et a demandé à la presse d’empêcher l’opinion de faire des amalgames injustes et de faire peser l’accusation de corruption « sur tout le monde sans exception ».
Poursuivant sur sa lancée, le chef de l’État a demandé aux journalistes d’avoir le courage de nommer les véritables corrupteurs, « qui sont connus et que personne ne nomme ». « La mafia chez nous est toute-puissante », a-t-il dit.

Le sommet de Riyad

Sur un autre plan, le chef de l’État a défendu son ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, concernant sa réaction à l’issue du sommet arabo-islamo-américain de Riyad, qui s’est tenu entre samedi et dimanche. M. Bassil s’était dit « étonné » du communiqué final publié à l’issue du sommet et dans lequel les chefs d’État réunis critiquent sévèrement l’Iran et même le Hezbollah.

Le chef de la diplomatie avait affirmé qu’il ne « s’attendait pas » à la déclaration dont il a eu écho seulement « une fois qu’il s’est trouvé dans l’avion », à son retour à Beyrouth dans la nuit de dimanche. Alors que le chef du gouvernement, Saad Hariri, s’est dit étonné des propos de M. Bassil, le président Aoun a déclaré : « Ce que le ministre des Affaires étrangères a dit est vrai à 100 %