L’agence de presse Sputnik et la chaîne de télévision RT ont rejeté les accusations portées à leur encontre par Richard Ferrand, le collaborateur du candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron, les qualifiant de « fausses » et déclarant qu’elles n’avaient « aucun fondement ».
Sputnik a déclaré que les allégations de Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement français En Marche!, contre Sputnik et RT, n’étaient « qu’une tentative de contrôler l’opinion publique ».
« Les accusations sont fausses et ne contiennent aucune preuve. Cela sera étudié par nos juristes, » lit-on dans la déclaration faite par Sputnik. « En présentant des opinions différentes des participants à la course présidentielle, Sputnik présente toujours la situation telle qu’elle est. Cela peut gêner certaines personnes, mais ce sont les faits et les ignorer revient à violer les principes de base de la liberté d’expression ».
Quant à la chaîne de télévision RT, elle a rejeté toutes les accusations d’implication dans la diffusion de fausses informations et a exprimé sa préoccupation concernant l’influence de telles allégations sur les standards du journalisme :
« En effet, on a l’impression que c’est désormais normal d’alléguer de graves accusations à l’égard d’une chaîne de télévision sans présenter aucune preuve, ainsi que de mettre l’étiquette de “fausses actualités” sur tous les reportages “gênants” ».
Lundi, en direct sur la chaîne de télévision France 2, interrogé sur le fait de savoir si les attaques contre Emmanuel Macron provenaient d’une source précise, le secrétaire général du mouvement français En Marche!, Richard Ferrand, a répondu :
« Je crois qu’aujourd’hui, il faut regarder les faits : deux grands médias, Russia Today et Sputnik, qui appartiennent à l’État russe, font leur quotidien de la diffusion et de la propagation de fausses nouvelles. Ensuite, ces nouvelles sont reprises, sont citées et viennent peser sur notre vie démocratique. »
Voulant citer, selon ses mots, un « exemple précis », Richard Ferrand a mentionné l’exemple d’un blog qui affirmait qu’Emmanuel Macron aurait séjourné à la résidence officielle de l’ambassadeur de France « aux frais des contribuables français » lors de sa visite au Liban. Une information qu’a démentie M. Macron, mais qui été reprise, explique M. Ferrand, par Les Inrockuptibles.
En clair, il s’agit d’un article qui n’a jamais été publié par Sputnik, mais qui a été citée par plusieurs médias français et internationaux, dont nos confrères de RT. Difficile dans ces conditions de voir là le moindre soupçon de preuve d’une quelconque ingérence russe ou de création de fausse nouvelle par ceux-ci.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a également commenté les accusations du collaborateur d’Emmanuel Macron contre Sputnik et RT, expliquant que même si la popularité prêtée aux médias russes était flatteuse, il était absurde d’affirmer qu’ils ont un tel impact sur l’opinion publique, rappelant que les médias, c’est avant tout la concurrence.
Il s’agit de la deuxième attaque médiatique contre Sputnik en moins d’une semaine. À son tour, et sans trop vérifier ses sources, l’Obs a récemment accusé le média russe de s’attaquer à Emmanuel Macron. En fait, il s’agissait d’un article rédigé par Sputnik à partir d’une interview que le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, avait accordée au journal russe Izvestia. Un fait établi, que Sputnik n’a jamais cherché à cacher. Épinglé par la rédaction de Sputnik France, l’Obs a consenti à rectifier l’article en précisant que c’était bien Assange qui affirmait posséder des informations sur le candidat français.