Un Libanais de 17 ans en demi-finale du Breakthrough Junior Challenge

Le Libanais Jean-Paul Khairallah, 17 ans, fait partie des 29 demi-finalistes sélectionnés parmi 11000 candidats issus du monde entier participant au concours de vidéos scientifiques, le Breakthrough Junior Challenge. Dans le cadre du concours, les candidats (de 13 à 18 ans) doivent présenter un concept scientifique dans une vidéo de 3 minutes maximum, compréhensible par le grand public. 

C’est la troisième édition de cette compétition, financée notamment par le fonds de Mark Zuckerberg à la Silicon Valley Community Foundation et par la Milner Global Foundation.

Ce concours (qui met en jeu des prix d’une valeur totale de 400 000 dollars quand même), vise à développer et démontrer le niveau de connaissance des jeunes dans le domaine des sciences et favoriser l’orientation professionnelle vers les carrières scientifiques. Il s’agit aussi de partager avec le grand public des concepts clés de la science fondamentale.

Les 29 vidéos encore en lice ont été mises en ligne à l’attention du grand public justement, qui peut non seulement les visionner sur Youtube et Facebook, mais aussi voter jusqu’au 2 novembre pour son candidat préféré.

Le grand gagnant apparaîtra aux côtés de scientifiques de renommée mondiale sur scène lors de la cérémonie des Breakthrough Awards à Palo Alto, en Californie, début décembre.

Parmi les 29 candidats encore en course à ce jour, il y a donc Jean-Paul Khairallah. Jean-Paul a 17 ans, il est en terminale au Collège des Apôtres à Jounieh où il a suivi toute sa scolarité.

Passionné de biologie depuis l’âge de 11 ans, Jean-Paul espère devenir médecin (gynécologue notamment) ou chercheur. Pour le sujet de sa vidéo du Breakthrough Junior Challenge, il a choisi d’expliquer le processus de la maladie d’Alzheimer (cruellement d’actualité avec 44 millions de personnes touchées à travers le monde). Ce petit film de 3 minutes, qui mêle habilement animation et discours scientifique, éclaire particulièrement bien les différents aspects de la maladie. Vous pouvez le visionner ici.

Une passion pour les sciences nourrie par l’école

La passion de Jean-Paul pour les sciences et notamment la biologie est née à l’école. En classe de CM2, pour être précis, où une certaine Madame Elige Chbat enseignait les Sciences de la Vie et de la Terre. “J’étais déjà intéressé par tout ce qui avait trait au corps humain. Madame Elige excellait dans la transmission du message, et elle était prête à prendre sur son temps de repos pour répondre à mes questions ! Puis, depuis le CM2 et jusqu’à maintenant, tous les professeurs de SVT m’ont toujours transmis leur passion et leur engagement envers la biologie”. Quand il parle de son intérêt pour cette matière, Jean-Paul évoque même une “flamme”, qui continue à brûler… Voilà de quoi faire rêver de nombreux parents d’élèves. Et aussi de quoi s’incliner devant le rôle-clé des professeurs.

C’est en préparant son test SAT (Scholastic Aptitude Test, qui prépare à l’entrée dans les universités américaines), à travers la plateforme Khan Academy que Jean-Paul a été informé du Breakthrough Junior Challenge. “Ils m’ont envoyé un email, et cela m’a intéressé tout de suite. J’ai l’esprit de compétition et je cherche toujours à participer à tout, comme une sorte d’auto-défi ! Voir qu’il s’agissait d’un concours international m’a particulièrement motivé. J’ai décidé de me lancer.”

Jean-Paul a pu compter sur le soutien de ses parents, qui l’ont emmené sur les différentes zones de tournage de sa video et qui n’ont eu de cesse de l’encourager (on les comprend). Au total, entre la définition du concept, l’écriture du script, le tournage et le montage, la vidéo a nécessité 25 jours de travail.

En attendant les votes du public et du jury, Jean-Paul poursuit ses activités scientifiques au sein de son école. Dans le cadre de l’initiative “Hands-on STEM” (STEM, pour Sciences, Technology, Engineering, Mathematics), élaborée par l’alumni de TechWomen et fondée par l’Ambassade des Etats-Unis au Liban pour mettre en valeur les sciences dans les écoles libanaises, il a cofondé le STEM Club de son college des Apôtres de Jounieh. Les membres du club se réunissent pour réaliser des projets dans la boiserie, la robotique, les applications mobiles et la technologie verte, dans un esprit créatif.

Quant à savoir dans quelle université Jean-Paul ira étudier l’an prochain… Il nous dit qu’il n’a pas vraiment de choix précis: “Je suis prêt à étudier au sein de l’université qui m’ouvre pleinement les bras… au Liban ou à l’étranger. Rester au Liban ou non… L’avenir le dira.