Les pressions US et israéliennes exercées sur le Conseil de sécurité de l’ONU ont échoué à modifier la mission des Casques bleus au Liban (Finul) pour qu’ils deviennent des ennemis du Hezbollah et des habitants du sud du Liban. La France et plusieurs autres pays européens faisant partie de la Finul ont aposté une fin de non recevoir à la proposition américaine. Ils se sont engagés à respecter la résolution 1701, telle qu’elle a été ratifiée en 2006, et non pas comme le veut ‘Israël’ : transformer les membres de la Finul à des gardiens pour sa frontière, rapporte le quotidien libanais AlAkhbar.
Ce mandat des quelque 10.500 Casques bleus présents dans le sud du pays arrive à échéance fin août. D’ordinaire, son renouvellement annuel est technique mais la nouvelle administration de Donald Trump entend obtenir cette année des « améliorations significatives » de la mission de maintien de la paix FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban).
Or, les Etats Unis n’ont pas réussi à convaincre leurs partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU que les Casques bleus aient un mandat plus explicite pour lutter contre les ‘trafics d’armes’ qu’ils imputent au Hezbollah. La France et la Russie ne veulent pas entendre parler d’une modification substantielle du mandat de la FINUL et l’ont fait savoir mercredi lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité.
Interrogé à l’issue des consultations, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, s’est opposé à tout changement. « Nous n’avons aucune raison de mettre en cause le mandat de la FINUL » et la Russie pense qu’il « doit être renouvelé dans sa forme actuelle », a-t-il dit, ont indiqué les médias israéliens.
Cette position « a été partagée par beaucoup » au Conseil de sécurité, a précisé le diplomate.
« La majorité des membres du Conseil qui ont parlé soutiennent un renouvellement du mandat comme il est actuellement », a-t-il insisté.
Pour un diplomate réclamant l’anonymat, il est cependant difficile de demander aux Casques bleus d’aller fouiller des maisons individuelles à la recherche d’armes, sauf à risquer des confrontations armées. D’autant que, comme l’ont jugé mercredi Paris et Moscou, la situation est globalement calme dans la région grâce à l’effet stabilisateur de la FINUL.
L’ambassadeur d’ « Israël » aux Nations Unies, Danny Danon, a lui tourné en dérision l’inaction de la FINUL dans un tweet et appelé dans les colonnes du Wall Street Journal à élargir les compétences de la mission de maintien de la paix.
« Le Hezbollah ne cesse de renforcer son pouvoir, tandis que la FINUL enfonce la tête dans le sable », a-t-il indiqué