L’avertissement du roi jordanien au président libanais : quel lien avec la tournée médiatique du Hezbollah

Les raisons pour lesquelles le Hezbollah a décidé de réaliser sa tournée médiatique la semaine passée ne sont pas toutes élucidées. Il est certes bien clair qu’il a voulu envoyer un message aux Israéliens. En exposant toutes les mesures de sécurité prises par ces derniers à la frontière avec le Liban, il ne s’agit pas seulement de leur dire qu’il sait bien ce qui s’y passe et qu’il est aux aguets, à la frontière libanaise quoique fortement impliqué en Syrie.

Pour des observateurs de la scène libanaise, cette démonstration médiatique est sans aucun doute une riposte aux informations qui ne cessent de circuler dans plusieurs vecteurs, dont les medias, avertissant qu’Israël était en train de préparer quelque chose pour le Liban.

La plus forte est sans doute celle qui évoque un avertissement adressé par le roi jordanien au chef de l’Etat libanais.

Selon des médias israéliens, qui figurent en tête de ceux qui propagent les informations sur de présumés préparatifs israéliens contre le Liban, le roi Abdallah aurait mis en garde le président Michel Aoun d’une éventuelle attaque israélienne en raison de ces déclarations dans lesquelles il a affirmé que le Hezbollah faisait partie du système de défense de la souveraineté libanaise.

Selon le journal israélien JDNfeed, cette mise en garde aurait été adressé au numéro un libanais en marge du sommet arabe qui s’est tenu dans la capitale jordanienne le mois dernier.

Il aurait compris aussi les messages internationaux que les ambassadeurs des superpuissances avaient envoyé au Conseil de sécurité », ajoute le quotidien.

« Les Libanais devraient observer un maximum de prudence car toute action militaire libanaise au Liban du sud pourrait provoquer une escalade dans la région », comprendrait cet avertissement.

C’était dans la première moitié du mois de mars dernier. Un mois plus tard, un officier du Hezbollah et un nombre important lot de combattants faisaient leur apparition au sud, à la frontière avec la Palestine occupée, en tenue militaire, pour la première fois depuis 2006.

Il est vrai que depuis les propos du président libanais qu’il avait lancés à la veille d’une visite officielle en Egypte, le Liban fait l’objet d’une campagne perfide visant à semer la panique parmi les Libanais.

Dans l’un de ses derniers épisodes, le plus vicieux certes, elle menace d’une extension des sanctions financières américaines pour englober le mouvement Amal et le Courant patriotique libre. C’est-à-dire les alliés du Hezbollah.

Lundi, le président libanais reconnaissait que si ce projet de loi qui est en cours de préparation était voté au Congrès américain, « il nuirait considérablement au Liban et au peuple libanais », précisant que des contacts avaient été entamés pour empêcher son adoption