Vu l’avalanche de problèmes au Liban, la visite aux Etats-Unis du président Fouad Siniora est passée inaperçue sauf pour les cercles politiques alertes, qui ont tenté d’en décortiquer les raisons et les conclusions.La bataille municipale de Sin el-Fil résume en quelque sorte toutes celles du Metn-Nord.
C’est la plus politisée et la plus représentative de la nouvelle réalité chrétienne. Elle place en vis-à-vis deux alliances: celle de Aoun – Geagea et celle des Kataëb-Murr dans une dure compétition entre les deux listes.
La première, présidée par le sortant Nabil Kahalé, bénéficie d’un capital personnel acquis d’une expérience réussie à travers sa présidence de la municipalité au cours des six dernières années. Il compte parmi les élus qui se sont fait remarquer dans leurs fonctions, comme par exemple Ziad Hawat à Jbeil, Pierre Achkar à Broummana, Edmond Gharios à Chiah… Nabil Kahalé, actuel président du Conseil municipal, est fort de son ancienne appartenance au parti Kataëb et du soutien de Michel Murr. Cet appui s’est renouvelé à l’occasion de la visite récente de Kahalé à «el-Amara» (le Q.G. de Murr), et par le ralliement de trois membres aounistes encartés dans le parti et de sept autres au moins à tendance aouniste qui prévoient son nouveau succès après avoir été rejoint par Abdo Chaoul, son ancien concurrent, qui lui apporte son appui.
La deuxième est présidée par Joseph Chaoul qui se vante d’être l’auteur des affiches officielles de coopération entre les aounistes et les Kataëb.
Sur le plan politique, on peut comprendre à travers l’évolution de la bataille de Sin el-Fil que le général Michel Aoun vise l’Union des municipalités du Metn et déploie tous ses efforts pour l’arracher à son ancien allié, Michel Murr, représenté par sa fille Myrna Murr. On comprend également que la relation avec Abou Elias est entachée de plusieurs fissures et qu’il lui est difficile de rallier d’autres municipalités, d’autant que le littoral du Metn comprend le plus grand nombre de points de friction entre les deux concurrents. |