A l’approche de l’heure H pour la bataille de Mossoul, le groupe terroriste wahhabite Daech a choisi de mener cette confrontation– perdue d’avance– avec le moins de combattants possibles.
Et dans le but de diminuer les pertes, ce groupe a transporté ses hauts dirigeants avec leurs familles en Syrie.
Les nouvelles nominations faites dans « la wilayat de Ninive » montrent que Daech ne mise pas sur des exploits militaires majeurs dans la bataille de Mossoul. En effet, le groupe terroriste a chargé deux miliciens beaucoup moins expérimentés que les anciens dirigeants tués auparavant, comme Hajji Bakr et Abou Abderrahmane Bilaoui.
Désormais, ce sont Abou Chaker Jabbouri et Abou Abdallah Afri qui occupent les postes respectifs de chef de la province (dite Wilaya par Daech) et du commandant militaire.
Selon Khaled Qayssi, journaliste irakien expert dans les affaires terroristes, ces deux dirigeants ne sont pas aptes ni militairement ni administrativement à diriger une bataille de l’ampleur de celle de Mossoul.
Ces nominations parmi d’autres, montrent que le groupe Daech souffre d’une pénurie en cadres professionnels, après la mort d’un grand nombre de ses dirigeants. Cette situation le pousse à charger des personnes moins expérimentées dans des postes sensibles.
Mais les dernières révélations peuvent avoir aussi une autre interprétation: le groupe tient à protéger ses cadres restants et refuse de les entrainer dans une bataille perdue.
Selon le journal Assafir, citant des sources irakiennes, « la plupart des dirigeants du premier rang ont quitté l’Irak vers la Syrie à leur tête le dirigeant de Daech, Aboubakr Bagdadi, le président du conseil militaire et l’adjoint de Bagdadi en Irak, Iyad Abderrahmane Obeidi, le président du conseil central de la consultation, le Jordanien Omar Zidane, et le commandant militaire tadjik Gul Morad Halimov, qui a succédé à Omar le Tchétchène ».
Certes, le retrait de ces dirigeants ainsi que d’autres chefs terroristes non encore identifiés de Mossoul constitue une preuve tangible que ladite ville irakienne est désormais un endroit dangereux pour Daech.
Cette fuite dévoile aussi les allégations mensongères de la coalition internationale dirigée par Washington, selon lesquelles elle a coupé les passages entre Mossoul et Raqqa en Syrie.
Cependant, le retrait de Daech vers la Syrie ne signifie pas qu’il remettra Mossoul aux forces irakiennes sans aucun combat.
Les informations en provenance de la ville affirment que le groupe terroriste finalise ses préparatifs pour mener une bataille durable et difficile.
Sur ce point, le professeur Jassem Mohammad, directeur du centre d’études européen pour la lutte contre le terrorisme et les renseignements, affirme au journal Assafir que « Daech mise sur Raqqa, mais il défendra farouchement son bastion Mossoul et utilisera les citoyens comme des boucliers humains ».
Selon lui, la stratégie combative de Daech se concentrera sur « les charges explosives, les snipers et les kamikazes », ce groupe étant convaincu que la guerre en cours est une guerre d’usure.
Parmi les mesures prises par Daech pour entraver le passage des forces irakiennes à Mossoul, comme le creusement d’une tranchée autour de la ville et la destruction des ponts qui relie la ville.
Par ailleurs, Daech dépêchera plusieurs de ses brigades dans la bataille de Mossoul, dont la brigade de Mo’ta, dont le dirigeant a péri il y a quelques jours, al-Battar, les soldats de Wilaya, la brigade Farouk, et des unités de la force centrale