Le premier juge d’instruction au Mont-Liban, Nicolas Mansour, a émis hier un non-lieu dans l’affaire du journaliste Marcel Ghanem. Il a décidé de renvoyer l’affaire devant le tribunal des imprimés.
« Le juge Mansour (…) a émis un non-lieu en faveur de Marcel Ghanem et Jean Feghali (le directeur de l’information de la chaîne télévisée LBCI) en l’absence de plainte déposée personnellement par le ministre de la Justice (Salim Jreissati) et en raison du doute et de l’absence de preuves suffisantes, et a décidé de la nécessité de juger MM. Ghanem et Feghali devant le tribunal des imprimés », peut-on lire dans la décision de la justice.
Rappelons que Marcel Ghanem avait été récemment poursuivi pour avoir laissé s’exprimer dans son émission un journaliste saoudien qui s’était livré à des attaques en règle contre le président de la République Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berry et le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, les accusant d’être « partenaires du Hezbollah dans le terrorisme ». Ayant bénéficié du soutien de la LBCI et de celui de son PDG Pierre Daher, il avait été interrogé avant d’être maintenu en liberté sous caution d’élection de domicile.
Rejet d’une demande de remise en liberté de Suzanne el-Hajj
La Cour de cassation militaire, présidée par le juge Tony Lattouf, a rejeté hier une demande de remise en liberté de l’ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein de la police libanaise, Suzanne el-Hajj, accusée de fabrication de fausses preuves contre le dramaturge Ziad Itani. La Cour de cassation militaire a ainsi confirmé le jugement rendu par le premier juge d’instruction militaire, Riad Abou Ghida, qui avait lui aussi rejeté une première demande de libération formulée par Mme Hajj.
Suzanne el-Hajj avait été arrêtée le 2 mars dernier par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) pour fabrication de fausses preuves contre le dramaturge Ziad Itani. Ce dernier, accusé d’intelligence avec Israël, avait été emprisonné à tort pendant quatre mois avant d’être libéré le 13 mars.
L’ancienne directrice au sein des Forces de sécurité intérieure est accusée d’avoir « utilisé les services d’un pirate informatique, E. Gh., pour fabriquer des conversations afin de faire accuser Ziad Itani d’avoir pris contact avec une jeune Israélienne ». Suzanne el-Hajj avait perdu son poste à la suite du retweet d’un message ironique sur les femmes en Arabie saoudite. Un certain Ziad Itani avait diffusé la capture d’écran de son retweet et la fonctionnaire aurait monté l’affaire pour se venger, mais se serait trompé de victime en raison de l’homonymie.