Mariani : «Ceux qui combattent le terrorisme devraient se féliciter de la reprise d’Alep»

Proche de François Fillon, le député des Français de l’étranger va se rendre en Syrie le mois prochain. Une nouvelle rencontre avec Bachar el-Assad est en train d’être organisée.

La reprise d’Alep par les troupes de Bachar el-Assad est saluée, mardi, par Thierry Mariani. Le député des Français de l’étranger, qui entretient une relation privilégiée avec la Russie, estime que «tous ceux qui combattent le terrorisme devraient se féliciter» de la défaite des rebelles dans la deuxième ville de Syrie. L’élu reconnaît également que des civils ont été victimes des troupes loyalistes: «Je suis consterné, mais j’ai une pensée pour toutes les victimes. Il ne faut pas oublier les victimes des exactions des terroristes lorsqu’ils sont arrivés à Alep», assure-t-il, rappelant que la coalition des rebelles, visée par le régime de Damas, est notamment composée de factions proches d’al-Qaida.

Selon un premier bilan communiqué mardi par l’ONU, 82 personnes auraient été tuées lundi soir. «On n’en sait rien, la première victime d’une guerre, c’est la vérité», élude Thierry Mariani qui dit craindre la «manipulation» des différents protagonistes du conflit. «Malheureusement il y a toujours des victimes civiles lorsqu’une ville est reprise… Mais parle-t-on des victimes de Mossoul (où les troupes irakiennes, aidées par les occidentaux, se battent contre l’Etat islamique, ndlr)?», s’interroge l’ancien ministre. Et pas question de critiquer l’action de la Russie en soutien du régime à Alep: «On passe notre temps à dire que nous sommes en guerre contre le terrorisme. Alors nous devrions nous féliciter du recul des terroristes. C’est un risque en moins pour nous».
Noël arménien et orthodoxe à Alep
Dans son viseur, les trois parlementaires (Duflot-Mennucci-Mariton) qui ont tenté lundi de se rendre à Alep pour imposer une trève humanitaire. «J’aurais bien aimé qu’ils soient aussi actifs lorsque les terroristes arrivaient», dit-il. Leur échec à entrer en Syrie le fait sourire: «Le seul espace au monde où on peut entrer sans visa, c’est Schengen».

Thierry Mariani, lui, n’aura pas de problème de visa lorsqu’il se rendra une nouvelle fois en Syrie début janvier, avec d’autres parlementaires. Il fêtera le Noël arménien et orthodoxe à Alep et se rendra «probablement» à Damas. Une rencontre avec Bachar el-Assad n’est pas à exclure. «Le voyage est en cours d’organisation», précise le député. Il ne sera pas accompagné par Valérie Boyer, la porte-parole de François Fillon, présente lors d’un précédent voyage en mars dernier. Jacques Myard a également décliné.