Le président de la République, Michel Aoun, a fait valoir hier que la solution à la crise des déplacés syriens ne réside pas dans la propagation de la haine, appelant à ne pas se laisser entraîner à ce jeu qui risque d’amplifier les retombées négatives de la crise sur le Liban et la Syrie.
« Ce n’est pas en propageant la haine entre les deux peuples frères et voisins que la crise des déplacés syriens peut se résoudre, et ses répercussions sur les Libanais et les Syriens se réduire », a déclaré le chef de l’État devant une délégation du conseil municipal de Haret Hreik, menée par son président Ziad Waked.
« Les incitations mutuelles à la haine observées sur les réseaux sociaux ont pris un tournant inadmissible, d’autant qu’elles ne reflètent pas le vivre-ensemble et la tolérance incarnés par le Liban et les Libanais », a observé M. Aoun, notant que « si, parmi les déplacés syriens, certains ont causé des torts, cela ne signifie pas que tous sont mauvais ». Et d’ajouter : « Si nous réclamons une solution politique à la crise syrienne, c’est parce que nous voulons que soit mis un terme à la souffrance des déplacés à travers leur retour sûr, et non pour nous arroger le droit d’organiser des campagnes contre eux. »
Pour le président Aoun, « en dépit des graves événements qui ont secoué la région, le Liban a réussi à contrôler la situation à l’intérieur de son territoire ». « Est-il demandé de l’entraîner dans la spirale de la guerre à l’heure où les conflits autour de nous sont au point de s’achever ? » s’est-il interrogé.
Par ailleurs, le chef de L’État a reçu le ministre de la Culture, Ghattas Khoury, qui l’a informé de sa participation vendredi au sommet de la francophonie, à Abidjian, à la suite duquel devrait se tenir une réunion des ministres francophones de la Culture.
Parmi les autres hôtes de Baabda, l’ancien ministre Jean Obeid et le président du Conseil constitutionnel, Issam Sleiman. Au terme de sa visite, ce dernier a affirmé avoir discuté avec le président Aoun de la possibilité de convier les membres de l’Union des tribunaux et conseils constitutionnels arabes à une session qui serait organisée à Beyrouth en octobre