par Dr. Elie Haddad
Le travail effectué sur deux ans était fondamental. Mais les fondements ne se voient pas de l’extérieur.
Rééquilibrer le pouvoir et impliquer pleinement et légitimement toutes les composantes de la nation est un fondement.
Recomposer la vie politique avec une nouvelle loi électorale qui apporte une meilleure représentation populaire après des siècles de monopolisation du pouvoir est un fondement.
Sécuriser le pays alors qu’il est entouré de volcans en éruption est un fondement.
Ramener l’ordre aux finances de l’état après près de trois décennies d’abus est un fondement.
Mais les gens ne veulent voir que les murs et les fenêtres de la bâtisse. Ils ont raison.
Ils veulent voir l’électricité revenir, la corruption endémique vaincue, les services de l’état modernisés …
Ils ont raison mais il faut savoir, et ils savent, que deux ans pour effacer trente ans de déchéance et de vol systématique de l’état n’est pas possible. Il faut aussi comprendre le contexte dans lequel agit le président, entre les leviers limités de son pouvoir, les risques de ruptures confessionnelles présents à tous moments , l’obligation de composer avec la même classe politique qui a amené le pays dans ce gouffre.
Le Général n’est pas adepte de la politique de la chaise vide: il assume son destin, montre le chemin et avance au plus loin qu’il peut arriver.
Ce chemin est tracé et nous continuerons droit vers nos objectifs et dans nos repères. Ça prendra probablement plus de temps que prévu mais si ce travail de fondement n’est pas fait, il n’y aura aucune chance pour le pays de s’en sortir.