Samedi dernier, les forces sécuritaires libanaises ont saboté un attentat terroriste dans la capitale Beyrouth. Les renseignements de l’armée ont empêché un kamikaze, Omar Hassan Assi, d’activer sa ceinture explosive dans un café bondé situé dans la rue Hamra.
D’après la version des faits relatée par le journal al-Akhbar, les services sécuritaires avaient été alertés quant à la tentative de certaines cellules extrémistes takfiristes de mener des attentats terroristes dans la capitale libanaise.
Un certain Bilal Ch., arrêté à Wadi Khaled vendredi dernier, a admis lors de son interrogatoire avoir reçu l’ordre de frapper à Beyrouth, et d’attendre que la ceinture explosive lui soit remise pour passer à l’acte.
Heureusement, les renseignements de l’armée ont arrêté Bilal et saisi les explosifs avant de passer à l’acte. Mais la menace n’a pas été complètement éliminée.
La traque du terroriste « Assi »
Pendant ce temps, les renseignements de l’armée traquaient un autre kamikaze potentiel qui s’apprêtait à attaquer une cible à Beyrouth. Cette information a été communiquée à l’armée par le département des informations, affilié aux FSI.
La coordination entre les deux services de sécurité a permis de conjuguer les efforts pour traquer et ensuite arrêter le kamikaze quelques minutes avant l’explosion projetée.
Les officiers de renseignements avaient obtenu le numéro de téléphone du kamikaze suspect, sans que son identité ne leur soit pour autant connue.
Il a été traqué « techniquement » dès le matin du samedi, mais son arrestation était toujours impossible. Le kamikaze terroriste « disparaissait » en éteignant son téléphone de temps à autre. Ce qui faisait perdre toute trace de lui.
Mais des éléments de la force spéciale des renseignements de l’armée ont décidé de tendre plusieurs embuscades, l’une dans la région de Cola, et l’autre au café Costa à Hamra.
Les effectifs de la force spéciale ont attendu le kamikaze au café, sachant que ces groupes ont subi des entrainements nécessaires à l’arrestation des terroristes.
Lorsque le kamikaze est entré au café, les éléments du groupe des renseignements ne l’ont pas reconnu. Il est demeuré pendant quelques minutes, avant de sortir pour effectuer un appel téléphonique. Ses deux entretiens au téléphone ont permis de l’identifier.
D’ailleurs, l’équipe de la détection technique a réussi à déterminer la cible dès que le kamikaze a actionné son téléphone portable. Ensuite, le groupe de renseignements présent au café a été informé de l’identité de l’assaillant.
Ainsi, dès qu’il a essayé d’entrer à nouveau au café, il a été attrapé. Les effectifs de l’armée l’ont menotté rapidement pour l’empêcher d’actionner sa ceinture explosive, alors que deux militaires lui ont donné un coup dans la tête pour lui faire perdre conscience.
Pourquoi le kamikaze ne s’est-il pas fait exploser dès son entrée au café?
Des sources sécuritaires assurent que celui-ci a été surpris du petit nombre de clients au café. Il attendait que des clients supplémentaires entrent comme d’habitude pour se faire ensuite exploser. Un employé du café « Costa » rapporte qu’Omar Assi a discuté avec lui, et qu’il a cherché à connaitre l’heure de pointe au café.
Bahia Hariri au chevet d’Omar Assi
Par ailleurs, des informations rapportent qu’Assi a demeuré une nuit au camp de Bourj Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, mais les sources sécuritaires démentent ceci .
Selon al-Akhbar, ce kamikaze a quitté Saida (sud Liban) et a pris la direction de la capitale.
Après son arrestation, l’armée a perquisitionné sa maison à Charhabil à Saida, et arrêté ses deux frères ainsi que deux personnes qui leur rendaient visite, pour savoir si celles-ci sont impliquées dans l’attentat avorté.
Un ordinateur a aussi été saisi de son domicile.
Il s’est avéré qu’Omar Assi était un partisan d’Ahmad el-Assir, et a été blessé dans les affrontements survenus à Abra (Saïda) en 2013. Dans une vidéo qui a circulé dans les médias, on nous montre la députée du parti du Futur Bahia Hariri qui lui rendait visite à l’hôpital pour s’enquérir de sa santé.
L’enquête n’a pas été close. Le kamikaze a exprimé lors de son interrogatoire qu’il ne regrette pas d’avoir planifié de tuer des civils. « Je ne regrette pas mon acte, et je récidiverai quand j’aurai les moyens nécessaires », a-t-il clamé!