L’intensification des tensions que nous observons ces derniers temps entre l’Iran et Israël pourrait conduire, selon certains spécialistes, à une grande guerre dès 2019. Sputnik a discuté de la possibilité d’un tel conflit avec l’analyste géopolitique indépendant Navid Nasr.
Un article paru récemment dans la revue The National Interest n’exclut pas la probabilité d’une grande guerre qui pourrait opposer l’Iran et Israël dès l’année prochaine. Pourtant, est-ce que nous avons vraiment à craindre un tel conflit au Proche-Orient? Sputnik a posé cette question à l’analyste géopolitique Navid Nasr qui s’est montré ferme dans ses pronostics.
«Je pense que cela est très improbable, juste parce qu’un conflit direct impliquerait des forces aériennes israéliennes et peut-être une attaque maritime contre l’Iran et je ne prévois pas que cela se produise. L’Iran n’est pas non plus un acteur impuissant dans ce scénario, il peut mener des attaques similaires en Israël, et je ne pense pas qu’il soit dans l’intérêt de l’une ou de l’autre des parties qu’il y ait un conflit ouvert et direct entre elles», a-t-il déclaré.
Selon lui, la meilleure façon d’éviter cette guerre est de ne pas provoquer l’Iran comme cela a été le cas quand Israël a attaqué des troupes et des installations iraniennes à l’intérieur de la Syrie. D’ailleurs, si une guerre a lieu, elle affectera la plupart des pays du Proche-Orient.
«L’Iran a un certain soutien de la Russie, mais je doute fort que la Russie intervienne militairement en Israël, mais il y aura des conséquences majeures pour la Syrie, le Liban, la Jordanie et l’Arabie saoudite, et peut-être l’Égypte», a indiqué l’expert.
Quoiqu’il en soit la probabilité d’une guerre entre l’Iran et Israël est directement liée à la résolution du conflit en Syrie.
«Plus tôt le conflit syrien prend fin, mieux c’est. Si la guerre en Syrie se termine immédiatement, les chances d’un conflit direct entre Israël et l’Iran l’année prochaine seront grandement diminuées», a conclu M.Nasr.
Dans la matinée du 10 février, Israël a attaqué une base aérienne située près de Palmyre, en Syrie, en représailles à l’incursion d’un drone attribué à l’Iran. Après la perte d’un avion de combat F-16, Israël a également bombardé une dizaine de cibles près de Damas, qualifiées par l’armée israélienne d’installations témoignant de la présence militaire iranienne en Syrie.