Le ministre démissionnaire de la Justice affirme n’avoir plus aucun contact avec le chef du Courant du Futur.
Le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, qui gravitait dans la mouvance du Courant du Futur, la formation de Saad Hariri, a affirmé mardi dans un entretien à la chaîne MTV qu’il n’avait plus aucun contact avec l’ancien Premier ministre, estimant que la popularité de ce dernier chez les Libanais sunnites est au plus bas.
“Il n’y a plus aucun moyen de communication ou échange de paroles ou de vœux” avec Saad Hariri, a confié M. Rifi à la chaîne télévisée. Il a toutefois affirmé qu’il était toujours en contact avec le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, la députée Bahia Hariri, le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, et d’autres membres de la formation politique.
Achraf Rifi a ensuite fait savoir qu’il n’irait plus à la Maison du Centre où siège le Courant du Futur. Et de poursuivre : “Saad Hariri est terminé. Les sunnites attendent un nouveau Hariri”. Le ministre a dans ce contexte affirmé que sa propre popularité à Tripoli, au Liban-Nord, est “forte”, et qu’elle est “grandissante dans le Akkar” où il déclare qu’il aura des candidats aux prochaines législatives prévue en juin 2017. Il a aussi assuré avoir une certaine popularité dans la Békaa-Ouest et centrale et pouvoir “rivaliser” avec Saad Hariri à Beyrouth, dans la troisième circonscription électorale.
Les relations entre Achraf Rifi et Saad Hariri se sont nettement détériorées depuis que le chef du Courant du Futur a annoncé son soutien à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, à la présidence de la République. Lors des élections municipales de mai dernier, Achraf Rifi s’était posé en rival de la formation haririenne, notamment à Tripoli.
Par ailleurs, le ministre démissionnaire de la Justice a déclaré avoir été approché par l’Arabie saoudite qui lui aurait demandé de se rendre à la Maison du Centre et de revenir sur sa démission du gouvernement, deux demandes qu’il a affirmé rejeter. Il a toutefois fait savoir qu’il entretenait avec Riyad des relations basées sur le “respect”.
M. Rifi a enfin loué les qualités du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, soulignant que celui-ci est son “premier allié”, malgré le fait que ce dernier soutien la candidature du fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun, à la magistrature suprême. Achraf Rifi critique régulièrement M. Aoun et son alliance avec le Hezbollah.