Nasrallah appelle le Futur à “réduire son entêtement” face à la candidature de Aoun

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé le Courant du Futur à "réduire son entêtement", face à la candidature, à la présidence, du chef chrétien, Michel Aoun. Photo d'archives AFP.

Le gouvernement de Tammam Salam ne doit pas “tomber”, affirme le chef du Hezbollah dans des propos rapportés par as-Safir.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé le Courant du Futur à “réduire son entêtement” face à la candidature à la présidence de la République du chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, selon des propos rapportés mardi par as-Safir.

“Il y a un entêtement chez le courant du Futur en ce qui concerne la candidature de Michel Aoun et s’il diminuait on pourrait aboutir à un accord qui conviendrait à tous”, a déclaré Nasrallah, selon as-Safir. “Le conflit n’est pas communautaire mais politique, que ce soit au niveau du Liban ou de la région”, a-t-il précisé en tenant l’Arabie saoudite pour “responsable de cette réalité”.

“Nous n’avons d’autre choix que d’élire un président de la République et de tenir des élections législatives”, a aussi affirmé le leader du Hezbollah, lors d’une rencontre avec des religieux chiites, selon plusieurs médias. “Nous n’avons pas de problème avec nos alliés, mais plutôt avec le courant du Futur”, a-t-il précisé appelant la formation sunnite à “se rendre au Parlement et élire le général Michel Aoun à la présidentielle”. “Nous avons aujourd’hui deux candidats du 8 Mars et nous ne devons pas laisser passer cette occasion à travers le retrait de la candidature de Sleiman Frangié”, a encore affirmé Hassan Nasrallah. La candidature du chef des Marada a été proposée par le leader du Courant du Futur, Saad Hariri.
La 44e séance parlementaire consacrée à l’élection d’un nouveau président de la République libanaise n’a pu se tenir le 7 septembre, le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) n’ayant pas été atteint. Une 45e séance a été fixée au 28 septembre. Au sujet de cette séance, le secrétaire général du Hezbollah est resté flou concernant la présence de ses députés. “Les choses ne sont pas claires pour l’instant, mais elles pourraient le devenir dans les prochains jours”, a-t-il dit.

Le retour de Saad Hariri au Liban, à la veille de la 45e séance électorale, a alimenté dans les milieux aounistes les espoirs d’un appui éventuel de l’ancien Premier ministre à la candidature de Michel Aoun, dans le cadre d’une formule de compromis : concoctée par certaines parties, cette formule prévoirait d’amener Michel Aoun à Baabda et Saad Hariri au Grand Sérail. En dépit de l’optimisme du camp aouniste, des milieux du courant du Futur assurent que Saad Hariri reste attaché à la candidature du député Sleiman Frangié tant que celui-ci reste en lice.

Sur un autre plan, le chef du parti chiite a affirmé que le gouvernement de Tammam Salam ne doit pas “tomber”. “Il est nécessaire que le travail recommence et que le dialogue reprenne”, a-t-il affirmé. Hassan Nasrallah a aussi affirmé que la sécurité au Liban doit rester stable. “Les terroristes ont essayé de mener des attentats dans la banlieue sud de Beyrouth pendant le ramadan, mais ils ont échoué, a-t-il révélé. Ils vont continuer à essayer, mais ils ne réussiront pas”.

Le CPL a décidé de boycotter les séances du Conseil des ministres, dénonçant des atteintes, selon lui, au Pacte national, et menacé d’une escalade dans la rue, notamment le jour de la séance consacrée à l’élection présidentielle. Le président de la Chambre, Nabih Berry, avait, lui, suspendu sine die les séances du dialogue en raison des échanges intempestifs, sous l’impulsion du CPL, autour du Pacte national.