Le 20 septembre prochain, deux évènements auront lieu en marge de l’Assemblée générale. Toutes les deux seront consacrées aux réfugiés et aux migrants. La première, onusienne, verra le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-mon proposer un document en appelant à les implanter par la naturalisation; alors que la seconde, internationale, sera présidée par le président américain Barack Obama, lequel incitera les pays d’accueil à fournir toutes les conditions d’intégration sociale économique.
Une déclaration non contraignante devrait être promulguée. Elle incitera les pays d’accueil à mettre au point des mesures juridiques et à préparer l’environnement convenable, pour accorder la nationalité aux réfugiés.
Le but affiché de cette initiative étant d’aider les réfugiées à s’intégrer économiquement et dans leur vie dans les pays d’accueil de sorte que soit décimée progressivement et avec le temps, leur dépendance de l’extérieur, en recourant à un règlement définitif qui reconnait leur droit de résidence et au travail.
Dans une première discussion, le Liban a déjà exprimé ses réserves quant à la feuille américaine qui semble pire que celle de Ban, au motif que certaines de ses clauses contredisent les constantes nationales et constitutionnelles libanaises. Assurant que le retour des réfugiées vers leur pays d’origine constitue la meilleure solution finale.
« Les craintes d’une implantation des réfugiées n’est désormais plus un épouvantail exploité dans les surenchères politiques internes, mais un texte en bonne et due forme », a déploré une source pour le journal al-Akhbar. Laquelle a rappelé que le Liban n’est pas signataire de l’entente de 1951 pour les réfugiés car il n’a pas la capacité de les absorber.
L’une des solutions préconisées par le Liban est leur implantation dans un pays tierce.
Le problème de cette approche est qu’elle se comporte avec la question des réfugiés en gros, sans prendre en considération les particularités de chaque pays et il est inadmissible que le même principe soit appliqué de la même manière à tous les pays.
Les critères d’intégration non plus ne sont pas les mêmes partout, sachant que les réfugiés syriens sont parfaitement intégrés au Liban en raison de l’absence de l’obstacle de la langue, de la culture, et autre..
Alors que ce qui n’est pas le cas pour les réfugiés syriens en Occident.
Selon al-Akhbar, des pressions européennes sont exercées sur le Liban pour qu’il signe la feuille d’engagement bilatéral pour les refugiés syriens. Plusieurs ministres se sont succédé dans cette campagne, dont le dernier a été le ministre français des AE, Jean-Marc Ayrault. Ils ont proposé en échange des facilités pour l’obtenir d’une assistance.
Jusqu’à présent le Liban s’est abstenu de toute acquiescement, d’autant que du côté européen les engagements sont plutôt vagues…
De même, tous les responsables libanais, toutes tendances confondues sont unanimes quant à une approche des réfugiés syriens fondée sur les deux principes de base formulés dans l’annexe de l’accord des réfugiés de 1951. Le premier stipulant que chaque Etat se doit des engagements à l’encontre de ses citoyens, de préserver leur sécurité nationale et de prendre les mesures nécessaires pour protéger le peuple , son économie et ses frontières. Le second s’engageant à respecter le principe de la solidarité internationale pour faire face à toutes les crises.
A partir de ces deux clauses, le Liban rejettera toute initiative qui ne spécifie pas d’une approche réaliste compatible avec sa structure sociétale et politique. En allusion à son équilibre communautaire confessionnelle plutôt fragile.