Alors que les prix pétroliers sont difficiles à prévoir avec précision, les acteurs du marché cherchent à stabiliser la situation.
L’Iran attire l’attention sur la surproduction élevée de l’or noir et sur la domination dangereuse de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP), avec l’Arabie saoudite en tête.
Non seulement la croissance économique de différents pays pourrait être remise en cause dans les circonstances actuelles, mais il en va de même pour la stabilité écologique à l’échelle mondiale.
Tel est le message exprimé par Mohammad Sadeg Joukar, expert sur l’économie politique et les sujets énergétiques de l’Organisation d’études des problèmes internationaux d’énergétique auprès du ministère iranien du Pétrole, dans une interview accordée à Sputnik.
“La situation sur le marché pétrolier dans les conditions actuelles est telle que la surproduction est de près de 1 ou 1,5 million de baril par jour. Et même si le projet de gel de la production du pétrole est approuvé, il est peu probable que les prix pétroliers sur le marché se stabilisent au niveau de 50 ou 60 dollars le baril. C’est pourquoi des pays comme l’Arabie saoudite misent sur le gel de la production du pétrole”, explique l’expert.
Le spécialiste estime que le projet de gel de la production du pétrole a peu de chances d’influencer la formation des prix, pour les membres de l’OPEP, ainsi que pour d’autres producteurs. Actuellement, une baisse du niveau de la production, et non un gel, est nécessaire.
Pour l’expert iranien, cette idée est d’autant plus importante que, selon lui, certains membres de l’OPEP sont persuadés qu’un gel figerait automatiquement la situation actuelle de la production, alors que l’Arabie saoudite et d’autres pays sont à leur maximum.
“Si dans de telles circonstances le projet de gel de la production du pétrole est adopté à long terme avec la possibilité d’être prolongé, ce qui est désiré par l’Arabie saoudite, ce sera un dommage énorme pour l’Iran qui a l’intention d’augmenter le niveau de sa production lors des années à venir”, souligne le spécialiste.
Le problème deviendra encore plus complexe si les prix du pétrole se fixent à un niveau de 40 dollars le baril, car beaucoup de pays ne pourront plus respecter les obligations prévues par l’accord sur la lutte contre les émissions du dioxyde de carbone, indique l’expert.
Les pays de l’OPEP ne doivent pas avoir le monopole des décisions sur les prix pétroliers, car une telle situation menace considérablement la stabilité écologique mondiale, conclut Mohammad Sadeg Joukar