L’ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, a confirmé hier lors d’une réunion à Baabda avec le président Michel Aoun que la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (Cedre), consacrée au financement d’un vaste programme d’investissements préparé par le gouvernement libanais, aura bien lieu le 6 avril à Paris comme prévu. M. Foucher a également annoncé que la visite au Liban du président français, Emmanuel Macron, programmée le 15 avril, avait été reportée à une date ultérieure qui n’a pas encore été précisée.
Une enveloppe de « 4 à 6 milliards »
Des annonces que l’ambassadeur a réitérées plus tard dans la journée à l’occasion d’un déjeuner-débat organisé par la Chambre de commerce franco-libanaise devant un parterre composé essentiellement de représentants du secteur privé.
« La visite du président français au Liban (a été) différée, comme celle qu’il avait prévue de faire en Irak (…) pour des raisons de calendrier propres au président (français), qui a des engagements de plus en plus nombreux », a précisé M. Foucher lors de son intervention, principalement axée sur la situation régionale (voir page 4), mais avec un volet consacré aux conférences de soutien au Liban prévues d’ici à avril. Outre Cedre, les partenaires internationaux du Liban ont prévu de se réunir à Rome le 15 mars pour une conférence (Rome 2) consacrée au renforcement des moyens de l’armée libanaise et des Forces de sécurité intérieure. Une troisième conférence est prévue à Bruxelles le 25 avril, dédiée celle-ci à la prise en charge des réfugiés sur le territoire libanais.
S’agissant de Cedre, M. Foucher a affirmé que le Liban devait s’attendre à une aide allant de « 4 à 6 milliards » de dollars pour des projets gérés « sur quatre à cinq ans ». Une enveloppe qui est bien inférieure aux 16 milliards de dollars annoncés à plusieurs reprises par le Premier ministre, Saad Hariri – et qui avait déjà été remise en question par plusieurs sources diplomatiques et patronales concordantes. L’ambassadeur a également assuré que l’octroi de cette aide – qui devrait normalement prendre la forme de prêts concessionnels – sera accompagné d’un mécanisme multilatéral de suivi « robuste », pour garantir la mise en œuvre des réformes que le Liban doit lancer en contrepartie de l’aide qu’il peut espérer recevoir. Une réunion de préparation rassemblant les représentants gouvernementaux et les acteurs du secteur privé doit par ailleurs se tenir au Liban le 6 mars.
M. Foucher est enfin revenu sur la situation économique du pays, qu’il a jugée en meilleure que celle de plusieurs autres pays du Moyen-Orient, avec des taux de croissance « positifs », évoquant néanmoins les limites d’une « économie d’endettement qui n’est pas durable ». La croissance libanaise évolue autour de 2 % depuis le début du conflit syrien en 2011, tandis que sa dette publique brute est passée d’environ 52 milliards de dollars début 2011 à près de 80 milliards fin 2017.