Les groupes terroristes extrémistes ont déclaré une guerre préventive contre l’armée libanaise à Saïda au Liban sud, sur fonds de la capitulation de terroristes ayant participé aux combats contre l’armée à Abra.
Lundi matin, Aboul Abed Chmandour, frère de l’ancien chanteur Fadl Chaker et ancien « émir » du groupe radical Jund e-Cham, s’est remis au barrage de l’armée à l’entrée de Aïn el-Helwé.
Certes, Jund e-Cham s’opposait à cette capitulation et a essayé de l’entraver plus d’une fois.
Toutefois, cheikh Maher Hammoud, l’imam de prière de la mosquée al-Qods dans la ville, a mené lui-même une médiation qui a favorisé la remise de Chmandour.
Des sources sécuritaires éminentes ont qualifié de « positive » la mesure de la capitulation, tout en affirmant au journal al-Akhbar que « la justice suivra son cours, et pas question de tolérance envers ceux qui ont les mains entachées du sang des soldats libanais ».
Cheikh Hammoud a de son côté souligné que les efforts se poursuivent pour remettre le chanteur repenti Fadl Chaker qui a maintes fois exprimé son désir de quitter le camp Aïn el-Helwé.
Un autre Palestinien, Bakr Ismaïl, s’est remis ce mardi matin au barrage de l’armée. Celui-ci est le neveu du recherché Nasser Ismaïl, membre du groupe terroriste Bilal Badr.
D’autres capitulations sont prévues, ce qui a suscité les craintes des groupes radicaux dans le camp.
Dans ce contexte, un dirigeant du jund e-Cham, Haytham Chaabi, a menacé de « faire le nécessaire si les remises des miliciens d’Ahmad el-Assir se poursuivent ». Pour lui, il s’agit d’un complot contre son groupe. En effet, Chaabi était chargé d’assurer la protection des miliciens d’al-Assir, donc, ceux-ci ont pu récolter beaucoup d’informations sur ses effectifs et leurs identités.
Pendant ce temps, les miliciens armés sont en état de vigilance depuis le redéploiement de l’armée aux alentours du quartier Taamir il y a une semaine. Des informations ont circulé sur les préparatifs de l’armée de reprendre aux radicaux le quartier libanais du camp.
Les mesures de l’armée ont été accompagnées d’une mobilisation dirigée par la commission de l’initiative populaire dans le camp, qui a réclamé l’entrée de l’armée à Aïn el-Helwé pour chasser Daech et al-Nosra.
Mais Daech et al-Nosra guettaient ce déploiement qui a fortement entamé le moral de leurs effectifs.
Dans un communiqué, une chaine qui transmet « le déroulement des combats » a publié un communiqué dans lequel on avertit du complot tramé par Hezbollat (nom donné au Hezbollah par les takfiris) et l’armée des croisés (l’armée libanaise : ndlr).
Dans ce communiqué on appelle à ne pas remettre ce « dernier bastion des sunnites » à l’Etat libanais, et à « unir les forces, organiser les questions logistiques, préparer les équipements militaires et médicaux, préparer les abris et les approvisionnements, se débarrasser des informateurs, et surtout à ne compter sur personne hors du camp, pour ne pas tomber dans le piège ».
Cette même chaine a publié une carte présumée sur les positions ennemies du Hezbollah et de l’armée autour du camp.
Il serait aussi question de déployer des francs-tireurs pour viser les passants et les voitures circulant sur la route Saïda-Beyrouth.
Parmi les plans dressés, les terroristes se répartiront en mini-groupes à l’extérieur du camp pour frapper l’armée et ses voies de ravitaillement. L’important, révèle cette même chaine, est de ne pas transposer les combats dans les rues du camp, mais de mener la bataille à l’extérieur pour perturber les rangs de l’armée.
Action sécuritaire prévue
Toujours selon le journal al-Akhbar, des sources sécuritaires ont prévu que les groupes terroristes Daech et al-Nosra mèneront prochainement une action sécuritaire dans ou hors du camp afin de « remonter le moral de ses miliciens et d’entraver la remise des hommes recherchés »