Dans un communiqué adressé à la presse, Gérard Bapt, député socialiste de la deuxième circonscription de la Haute-Garonne, se réjouit de l’élection à la Présidence de la République libanaise de Michel Aoun. Pour l’ancien Président du Groupe d’Amitié France-Liban et actuel Président du Groupe d’Amitié France-Syrie de l’Assemblée Nationale, cette élection qui met fin à 24 mois de vacance du pouvoir au pays du cèdre est une bonne nouvelle pour l’État Libanais en raison de la personnalité du vieux général âgé de 81 ans «C’est un nationaliste que je classe politiquement dans la sociale démocratie. Il a été le pôle de la résistance à la Syrie à la fin de la guerre et maintenant il va défendre l’intégrité des frontières. Je ne doute pas de la volonté du nationaliste sourcilleux Michel Aoun de garantir un État de droit et la souveraineté libanaise dans les drames qui affectent la région, à nouveau enjeu de conflits dont le Liban a su s’abstraire ces dernières années, tout en accueillant de très nombreux réfugiés.» Membre de la communauté Chrétienne libanaise, mais allié avec le Hezbollah chiite au sein de son parti le Courant Patriotique Libre (CPL), Michel Aoun est selon Gérard Bapt et de nombreux observateurs «le passage obligé pour qu’il y ait enfin un nouveau président au Liban. Plus qu’un choix d’enthousiasme son élection est le résultat d’un compromis».
Pour Gérard Bapt, ce président de compromis a toutefois les atouts en main pour engager les réformes susceptibles de sortir le pays de l’ornière politique dans laquelle il est embourbé depuis la signature des accords de Taef qui ont mis fin à quinze ans de guerre civile en octobre 1989. Sans rompre avec le confessionnalisme qui reste la clé de voûte des institutions libanaises en organisant le partage du pouvoir entre les communautés, «j’espère qu’il va réformer le système électoral libanais qui s’organise autour de régions dominées par les communautés les plus puissantes et qui sont elles-mêmes habilités à distribuer des places aux membres des autres communautés sur les listes électorales», explique l’ancien maire de Saint Jean.
Mais au-delà de la complexité de la politique libanaise, l’élection de Michel Aoun à la présidence du pays est pour Gérard Bapt une revanche sur l’histoire pour le vieux général maronite qui à la tête de ses troupes a défendu seul le palais présidentiel de Baabda face à l’armée syrienne avant d’être exilé en France. «Michel Aoun qui a été chassé de Baabda par l’armée syrienne alors alliée du Hezbollah chiite y revient avec le Hezbollah. Mais aujourd’hui, si le Hezbollah reste l’allié du pouvoir syrien, la Syrie est hors jeu au Liban depuis qu’elle a cessé d’occuper le pays à la suite de l’assassinat du premier ministre Rafic Hariri en février 2005.»