Le chef du Courant patriotique libre, le ministre Gebran Bassil, a souligné hier à l’issue de la réunion hebdomadaire du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme que la nature même du gouvernement en gestation est celle d’un cabinet de transition dont la mission est d’organiser et de tenir les élections législatives dans les délais impartis.
M. Bassil a souhaité que « le gouvernement voie le jour et que les élections aient lieu afin que nous puissions exercer pleinement l’indépendance ». S’attardant dans ce cadre sur la nature du cabinet en gestation, le ministre des AE a affirmé que celui-ci verra le jour par la force des choses, sa mission étant limitée dans le temps. « Sa tâche est claire : voter une loi électorale et organiser les élections dans les délais pour que le vote n’ait pas lieu sous l’égide de la loi de 1960 », a-t-il noté.
« Il a été question dès le départ de mettre en place un gouvernement d’union nationale à même de représenter a minima toutes les forces en présence (…) », a-t-il indiqué. « Aujourd’hui, nous réclamons la participation des Kataëb, des Marada et du Parti syrien national social, ainsi que la participation des parties sunnites ne faisant pas partie du courant du Futur, la participation aussi de Talal Arslane, en somme, de tous. Il y a de la place pour tout le monde, même avec la formule des 24 ministres », a poursuivi M. Bassil. « Nous demandons à tous de participer, qu’ils soient ou non de notre bord politique. Toutefois, si certaines parties s’abstiennent, ou si les circonstances ne leur permettent pas de participer, nous aurons alors un cabinet d’union nationale englobant autant que possible de composantes », a-t-il noté. Et de préciser que ce gouvernement serait, le cas échéant, « conforme au pacte national et à la juste représentativité ».
Gebran Bassil a souligné que ce cabinet « n’a pas pour ambition de survivre longtemps et que, par conséquent, il ne peut se soumettre aux règles traditionnellement observées pour la composition des gouvernements traditionnels, à savoir les us et coutumes politiques du pays ». « Aucun parti ni aucune communauté ne peut y réserver des portefeuilles (…). Nous avons voulu la rotation, mais ils l’ont rejetée, il est à présent naturel de ne pas l’appliquer », a-t-il ainsi martelé, avant de rappeler une nouvelle fois que la mission du cabinet à venir prendra fin en mai 2017, juste après la tenue des législatives, et qu’« un nouveau cabinet sera formé en se fondant sur le nouveau mode de représentation ». Et de préciser encore : « Nous refusons que quelqu’un oppose son veto, et nous n’avons opposé le nôtre contre personne. »
S’adressant enfin au président de la Chambre, dont il a salué « le rôle important », M. Bassil a préconisé « un partenariat avec lui et avec tous », centré sur l’élaboration d’une loi électorale, « laquelle ne peut être l’objet d’accord à deux, ni à trois, ni à quatre. Le président Berry et nous devons unir nos efforts pour devenir ensemble les héros d’une nouvelle loi électorale moderne, adaptée à notre société plurielle ». Et de conclure : « Il n’y a plus de raison réelle pour retarder l’annonce du gouvernement. »