Bassil : Il n’y aura pas de discorde entre chrétiens et chiites

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a réaffirmé hier la solidité de ses liens avec le Hezbollah, assurant qu’une discorde entre chrétiens et chiites n’aura pas lieu. Il a également appelé à dissocier la formation du cabinet Hariri du vote d’une nouvelle loi électorale.

Abordant la question des rapports entre le bloc aouniste et le parti chiite, M. Bassil a martelé : « La discorde entre chrétiens et chiites n’aura pas lieu, ni aujourd’hui ni demain. » « La coexistence est un héritage inébranlable. Les élections syndicales, législatives, présidentielle ou autres ne sauraient mener (à la discorde). Notre relation avec le Hezbollah est aujourd’hui plus solide que jamais », a ajouté le chef du Courant patriotique libre, qui s’exprimait à l’issue de la réunion hebdomadaire du bloc du Changement et de la Réforme.
« Aujourd’hui, le peuple s’attend à ce que nous construisions l’État et nous ne pouvons pas le décevoir. Notre accord avec le Hezbollah se fonde donc sur l’édification de l’État », a ajouté Gebran Bassil, ministre sortant des Affaires étrangères. Il a toutefois noté que sa formation et le parti chiite divergent sur la priorité de cet objectif.

« Le débat actuel autour du prochain gouvernement va au-delà de l’attribution des portefeuilles, a-t-il dit. Aujourd’hui, nous sommes en présence d’une nouvelle donne et certains la refusent. Nous voulons représenter tout le monde, et nous pensons qu’un gouvernement de 24 ministres suffirait pour représenter tous les pôles politiques », a encore dit le chef de la diplomatie, avant d’ajouter : « Nous considérons que le nouveau mandat débutera après les élections législatives. »

Concernant les rapports entre le CPL et les Forces libanaises, M. Bassil a souligné que l’entente avec ce parti « ne représente pas un tandem chrétien ». « Nous nous sommes mis d’accord avec les FL pour redonner leur place aux chrétiens au sein de l’État, et non pas pour donner l’État aux chrétiens », a-t-il expliqué. « Pour ce qui est du courant du Futur, nous nous sommes mis d’accord pour mettre en application le pacte national (garant de la parité islamo-chrétienne). Il n’y aura plus d’affrontement avec le Futur », a-t-il fait savoir, observant que le gouvernement « verra le jour tôt ou tard » et que « ceux qui retardent sa formation ne font que nuire à eux-mêmes ».

En ce qui concerne les relations avec le Parti socialiste progressiste, Gebran Bassil a fait valoir que sa formation « aspire à une entente plus profonde » avec la formation de Walid Joumblatt « dans l’intérêt de la Montagne et de son unité ».

Sur un autre plan, Gebran Bassil a réaffirmé son rejet « catégorique » de la loi électorale de 1960, actuellement en vigueur. « Non à la loi de 1960 et non à une nouvelle prorogation du mandat des députés. Oui à la proportionnelle », a-t-il lancé, appelant, par la même occasion, à dissocier la formation du cabinet Hariri du vote d’une nouvelle loi électorale