Le président de la République, Michel Aoun, va entamer demain mardi une visite officielle au Koweït, en réponse à l’invitation de l’Emir, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah d’effectuer une visite de deux jours durant laquelle ils se concerterons sur les moyens d’améliorer et de renforcer les relations bilatérales à tous les niveaux.
Les discussions porteront également sur des dossiers d’intérêt commun ainsi que sur les développements régionaux et internationaux en cours.
M. Aoun sera accompagné durant cette visite d’une délégation officielle qui comprend le ministre des Affaires etrangères, Gebran Bassil, le ministre des Telecommunications, Jamal Al-Jarrah, le ministre d’Etat aux droits de l’homme, Ayman Choucair et la ministre d’Etat aux affaires du développement administratif, Inaya Ezzeddine.
Le president Aoun sera également accompagné du directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim. Le chargé d’affaires libanais au Koweït, Maher Kheir se joindra à la délégation.
Outre sa rencontre avec l’Emir du Koweït, il rencontrera le président du Parlement, Marzouk Ali Al-Ghanem, le Premier ministre, Cheikh Jaber Al-Moubarak Al-Hamad Al-Sabah, le premier vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Cheikh Sabah Al-Khaled Al-Hamad Al-Sabah, ainsi que d’autres personnalités.
Le président Aoun, a affirmé, dans un entretien accordé à l’Agence de presse du Koweït (Kuna), à la veille de sa visite officielle au Koweït que les positions de Son Altesse, l’Emir du Koweït ont toujours rapproché le Koweït des pays arabes et amis.
Le président libanais a affirmé que l’Etat du Koweït occupe une place privilégiée dans les coeurs des Libanais et des Arabes.
« Bien que ce soit ma première visite au Koweït en tant que président de la République libanaise, l’Etat du Koweït ne m’est point étranger. En effet, l’Etat du Koweït occupe une place privilégié dans les cœurs des Libanais et des Arabes », a indiqué M. Aoun à la directrice du bureau de Kuna à Beyrouth, Farah Al-Faraj.
« Le message que je porte au Koweït n’est point différent de celui délivré aux pays que j’avais visités depuis mon élection comme président de la République. Ce sera un message similaire à celui que je transmettrai à ceux que je visiterai dans l’avenir. Un message exprimant la volonté franche du Liban à l’ouverture et à la coopération avec tous, mais selon les normes qui préservent à chaque pays ses droits, son indépendance, sa souveraineté et le respect des ses spécificités », a-t-il ajouté.
Et d’expliquer que son message au Koweït est basé sur la convivialité et le respect mutuel, illustrant les caractéristiques du Liban. Ce pays qui n’a jamais agressé l’autre, mais qui était toujours agressé.
Il a précisé que le Liban a lutté, refusant de se rendre, afin de préserver les principes et valeurs qu’il prône. Ces valeurs qui ont protégé le rôle unique du Liban dans l’Orient.
« Je porte au Koweït l’image du Liban fort, de la détermination des Libanais qui a été un barrage fort face aux tentatives de prendre ce pays pour cible, de saper sa stabilité, sa sécurité et son unité », a-t-il assuré.
M. Aoun a affirmé que le Koweït est en mesure de comprendre la conjoncture libanaise plus que d’autres pays, le Koweït ayant souffert de l’invasion de son territoire en 1990. Ce moment où Son Altesse, l’Emir du Koweït, était encore ministre des Affaires étrangères. « Son Altesse, l’Emir du Koweït a joué en 1990 un rôle essentiel dans la libération de son pays de l’occupation. Il a également contribué à rétablir le rôle efficace du Koweït sur la scène régionale et internationale », a rappelé le président libanais.
Il a qualifié les relations entre le Liban et le Koweït de « profondes, constantes et historiques ».
« Nous aspirons toujours à consolider ces relations dans tous les domaines, afin de refléter le rapprochement libano-koweitien, non seulement au niveau des deux Etats, mais aussi au niveau des deux peuples », a-t-il noté.
Selon ses dires, les relations fraternelles entre le Liban et le Koweït pourraient constituer un modèle pour les autres pays, en matière d’unité et de solidarité interarabe, afin de confronter les défis. « Ce fait nécessite une entente politique et une certaine approche des problèmes en cours. Une approche basée sur le dialogue ouvert, puisque les périls sont imminents pour tous », a-t-il précisé.
M. Aoun a affirmé que le Liban et le Koweït sont appelés à empêcher certains d’exploiter les différends interarabes pour écraser la cause palestinienne et judaïser la ville d’Al-Qods.
« Nous tenons à préserver la nature sainte d’Al-Qods au moment où d’autres s’emploient à priver cette ville de sa véritable identité et à interdire les Palestiniens d’obtenir leurs droits légitimes, dont le droit au retour en Palestine.
Le président libanais a rappelé que le Koweït et son Altesse l’Emir du Koweït, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah ont toujours joué le rôle de médiateur sur la scène arabe, dans le but de rapprocher les points de vue divergents.
« Nous soutenons cette attitude du Koweït et conjuguons nos efforts avec ceux de Son Altesse, l’Emir du Koweït, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah pour parvenir à cette fin », a-t-il affirmé.
En réponse à une question sur les garanties avancées par le Liban pour rétablir le mouvement des touristes koweitiens et des pays du Golfe au Liban, le président Aoun a affirmé que la sécurité de ces touristes découle de celle du Liban. Selon ses dires, la situation de sécurité est bien contrôlée sur la scène libanaise à la lumière de la vigilance des forces de l’ordre qui s’emploient à interdire toute atteinte à la stabilité.
« En effet, la stabilité sur la scène libanaise est une ligne rouge à ne pas dépasser, selon la volonté des Libanais et la détermination de l’armée et des Forces de Sécurité. Ces forces qui assument parfaitement leurs rôles, comme le reconnait le monde entier », a-t-il affirmé.
Selon M. Aoun, Le Liban est actuellement un oasis de stabilité, grâce à la volonté des Libanais.
Interrogé sur l’intention du Liban de demander au Koweït une assistance en matière d’expertises dans le domaine du pétrole et du gaz, il s’est dit favorable à une telle démarche, surtout que le Koweït est pionnier dans ce domaine. Un fait dont bénéficiera le Liban dans sa nouvelle expérience, dans le domaine de la prospection du pétrole et du gaz.
Le président libanais a expliqué dans ce contexte que des compagnies des différents pays du monde ont soumis des demandes pour participer à l’exploration du pétrole et du gaz. Un fait sur lequel le Liban compte pour entamer une nouvelle étape de la vie économique.
M. Aoun a par ailleurs évoqué le dossier des déplacés syriens, notant que cette crise est délicate pour le Liban dont la superficie limitée ne permet pas de contenir l’énorme nombre des déplacés syriens. Un nombre qui dépasse les 820 mille personnes depuis le début de la crise syrienne.
« En effet, il s’est récemment avéré que les promesses données au Liban de l’aider financièrement n’ont pas été tenues. Par la, nous appelons à rapatrier les déplacés syriens, vers les zones sécurisées sur le territoire syrien », a-t- dit.
« Un appel à dimension humanitaire », a-t-il précisé, puisqu’il est injuste que les familles syriennes demeurent dispersées. Une mesure qui réduit également la grande charge assumée par le Liban et qui menace les conditions de vie des Libanais
« Le retour des déplacés bloque la voie à toutes les idées étrangères d’exploiter la situation de ces Syriens pour les installer dans les pays qui les accueillent », a martelé le président Aoun.
Il a affirmé que le Liban compte sur le soutien de l’Etat du Koweït dans ce contexte, ce pays ayant toujours appuyé le Liban auprès des instances régionales et internationales.
Le président libanais a annoncé que le Liban se prépare à lancer un plan économique, pour assurer son passage de l’Economie des services vers l’Economie productive. Un plan accompagné par la lutte contre la corruption et le gaspillage et par l’amélioration des infrastructures.
Il a évoqué dans ce contexte le rôle essentiel du Koweït dans les prochaines conférences internationales de soutien au Liban.
M. Aoun aestimé que le monde entier a réalisé l’intérêt d’éloigner le Liban des turbulences en cours dans son voisinage. Des périls ajoutés à ceux qui menacent la frontière et illustrés par les mauvaises intentions israéliennes à l’égard du Liban. Ces intentions représentées par des menaces quasi-quotidiennes contre le Liban et des violations permanentes des résolutions internationales.
« En raison de ces multiples dangers, les Libanais ont pris une décision historique de parvenir à un compromis qui met fin à la crise politique. Ils ont décidé d’adopter le dialogue intérieur et de fournir tout le soutien moral et logistique à l’armée afin de lui permettre d’assumer son devoir », a conclu le président Michel Aoun.