“Celui qui pense qu’un État peut toujours, quelle que soit sa taille, rester en dehors des crises mondiales se trompe”, avertit le président libanais.
Le président libanais Michel Aoun a affirmé mardi devant le corps diplomatique au Liban que les prochaines élections législatives auront lieu sur la base d’une nouvelle loi électorale, estimant que la tenue de cette échéance est une priorité.
“Ces derniers mois, les institutions se sont remises à fonctionner, nous avons un nouveau gouvernement qui a obtenu la confiance du Parlement, et ce dernier a commencé à étudier les lois dans lesquelles nous sommes en retard. La priorité du Parlement est d’organiser la tenue d’élections législatives sur la base d’une nouvelle loi électorale qui assure une juste représentation”, a déclaré M. Aoun depuis le palais Baabda.
“Les craintes exprimées par certains d’une loi basée sur le mode proportionnel ne sont pas justifiées, a-t-il poursuivi. Cette loi assurera une juste représentation, peut-être que certains pourraient perdre leur siège, mais nous aurons gagné le pays”.
Les élections législatives sont prévues en mai prochain. La loi actuelle, dite de 1960, se fonde sur la majoritaire plurinominale. Elle est critiquée, du moins en apparence, par presque toute la classe politique, à l’exception notable des joumblattistes. Comme le Courant patriotique libre, le Hezbollah et le mouvement Amal se sont prononcés en faveur de la proportionnelle, alors que d’autres, comme le Courant du futur et les Forces libanaises (FL), défendent un mode de scrutin hybride alliant proportionnelle et majoritaire.
Et M. Aoun de poursuivre : “Ma volonté en tant que président est de consacrer la formule libanaise qui est basée sur la pluralité et qui a prouvé sa capacité à surmonter tous les défis”. “La société libanaise doit être un exemple du vivre-ensemble parce que l’avenir du monde, malgré toutes les difficultés, sera dans les sociétés pluralistes”, a-t-il ajouté.
“Ma volonté est d’assurer une stabilité politique, sécuritaire et sociale et que le Liban se remette à jouer un rôle positif, a-t-il affirmé. J’ai aussi la volonté de préserver la souveraineté de l’État, son unité, et que les institutions deviennent transparentes afin que le citoyen ait à nouveau confiance en elles”.
“Le Liban ne vit pas en marge de son environnement, le fait que nous soyons occupés à mettre de l’ordre au niveau local ne nous fait pas oublier les feux qui nous entourent, a encore dit M. Aoun. Celui qui pense qu’un État peut toujours, quelle que soit sa taille, rester en dehors des crises mondiales se trompe. Soit nous nous en sortons tous grâce à l’entraide et au dialogue soit nous deviendrons tous des victimes de ce qui se passe”.
“Si vous voulez la paix, vous devez éteindre les feux qui en sont à l’origine. Un feu ne s’éteint pas tout seul lorsqu’il est toujours alimenté”, a conclu M. Aoun.
Avant le discours de M. Aoun, le nonce apostolique Mgr Gabriel Caccia s’était exprimé en ces termes : “L’élection du président de la République, Michel Aoun a mis fin a une vacance présidentielle qui a entravé le cours normal des relations entre le Liban et les pays amis. L’appel à la paix est essentiel, surtout dans un Moyen-Orient qui a longtemps souffert”.