Le président français a effectué jeudi soir une visite surprise en Arabie saoudite où il s’est entretenu avec le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, sur fond de nouvelles tensions entre Riyad et Téhéran depuis le week-end dernier.
Emmanuel Macron est arrivé, jeudi 9 novembre au soir, à Riyad pour une visite de deux heures. Le président français a annoncé sa venue en Arabie saoudite quelques heures plus tôt alors qu’il se trouvait aux Émirats arabes unis.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane et Emmanuel Macron “ont échangé longuement sur l’importance de préserver la stabilité de la région, lutter contre le terrorisme et surtout travailler à la paix”, rapporte l’Élysée dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi.
“Durant la rencontre, ils ont passé en revue les relations franco-saoudiennes, le partenariat stratégique entre les deux pays et discuté des possibilités de développer encore la coopération bilatérale dans le cadre de la Vision 2030 du royaume d’Arabie saoudite”, indique de son côté l’agence saoudienne SPA en référence au projet de modernisation et diversification économique du royaume porté par “MBS”.
Le président français, poursuit l’agence saoudienne, a fait part de la condamnation française du tir d’un missile balistique ce week-end en direction de Riyad par les miliciens yéménites houthis, que l’Arabie saoudite combat à la tête d’une coalition arabe et accuse l’Iran de soutenir. Sur le Yémen, le communiqué de la présidence française indique qu’Emmanuel Macron “a souligné sa préoccupation sur la situation humanitaire et sa disponibilité à faciliter une sortie de crise politique”.
Le Liban au menu des discussions
Leur entretien a également porté sur la situation du Liban, cinq jours après la démission du Premier ministre Saad Hariri. “Le président Emmanuel Macron a rappelé l’importance que la France attache à la stabilité, la sécurité, la souveraineté et l’intégrité du Liban”, peut-on lire dans le communiqué de l’Élysée. Samedi, le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé sa démission à Riyad.Dans une allocution télévisée enregistrée, Saad Hariri avait dit craindre pour sa vie et a accusé l’Iran et le Hezbollah chiite de semer la discorde dans la région. Cette démission a été vue comme un nouvel épisode de la lutte que se mènent les deux puissances rivales de la région.
Saad Hariri n’a formulé aucune demande pour venir en France, avait indiqué plus tôt jeudi Emmanuel Macron, démentant les rumeurs de ces derniers jours. “Des contacts informels ont été établis à ce stade mais aucune demande n’a été faite en ce sens”, a-t-il indiqué. “Mon souhait c’est que tous les responsables politiques libanais puissent vivre librement au Liban, ce qui suppose (…) d’avoir une politique exigeante à l’égard de celles et ceux qui peuvent menacer quelque leader que ce soit.”