Le président de la république libanaise le Général Michel Aoun est reçu en grande pompe au parlement européen à Strasbourg pour l’inauguration de ses séances.
C’est un clin d’œil supplémentaire à l’histoire rappelant un épisode historique de la grande lutte du Général.
Le 22 mai 1996 était un tournant dans l’histoire de l’exil du Général Aoun en France.
Il fut invité par les parlementaires pour une audience devant le Parlement européen à Strasbourg. Le jour de son déplacement, les forces de l’ordre, encerclant sa résidence de la Haute-Maison, empêchèrent le Général d’en sortir. Cette décision fut ordonnée par l’instance la plus haute : celle du Président de la République de l’époque, Jacques Chirac, lié organiquement à la Syrie de Hafez El Assad et surtout au premier ministre libanais et proche ami Rafic Hariri.
Il est vrai que le Général Aoun était tenu par une interdiction de prise de parole publique en France. Ceci était en soi une grave atteinte au droit inaliénable à la liberté d’expression, pourtant sacrée en France. Le Général la respecta malgré tout . Néanmoins, le parlement européen jouit d’une extraterritorialité et d’une immunité rendant inapplicable les lois françaises dans l’enceinte de ce parlement.
L’action des forces de l’ordre ce jour incarnait ainsi une grave entorse à la loi, entorse dénoncée par les députés européens eux-mêmes.
La décision d’empêcher le Général de s’exprimer était évidemment politique. Ceci ne paralysa pourtant pas ses avocats, notamment le fameux avocat marseillais Maitre Henri Jurami, qui tenta de faire valoir le droit, là ou la politique n’aurait jamais du s’immiscer.
Claudine, fille du Général, dut alors remplacer son père au pied levé et prononcer son discours.
Beaucoup d’encre coula autour de cet épisode et un grand tollé politique s’en suivit contre l’action du gouvernement. Elle aboutit à « libérer » le Général Aoun des mesures de sécurité extraordinaires qui l’entouraient , ouvrant ainsi la voie à la libération de sa parole.
Peu de temps après, celui qui est aujourd’hui à la tête de l’état Libanais, quitta la Haute-Maison vers la rue Phalsbourg à paris, l’ultime étape avant son grand retour triomphal au Liban, ce fameux 7 mai 2005.