Le terrorisme a réussi à frapper une nouvelle fois au Liban, cette fois-ci à l’extrémité nord-Est du pays.
Vers 4h20 heure locale de Beyrouth, une série d’attentats terroristes a frappé le village frontalier à majorité chrétienne d’Al-Qaa, dans la Bekaa du Nord.
Selon des informations préliminaires, un habitant du village a suspecté quatre personnes présentes dans une maison du village. Interrogés sur ce qu’ils faisaient, ceux-ci ont prétendu être des membres des services de renseignements de l’armée libanaise.
Une querelle a éclaté entre les suspectés, au nombre de quatre, et ledit citoyen de la famille Moqalled qui est allé chercher son fusil et a tiré en leur direction.
C’est à ce moment alors qu’un kamikaze a actionné sa ceinture explosive.
Quelques instants plus tard, les trois autres kamikazes se sont fait exploser parmi les citoyens, qui s’étaient rassemblés sur la place du village pour s’informer sur les raisons de la première détonation.
L’Agence nationale de l’information (ANI) a fait état de quatre attentats suicide séparés par des intervalles de dix minutes.
Une bombe a explosé puis “au moins deux kamikazes se sont fait exploser”, a déclaré auparavant à l’AFP un responsable libanais de la sécurité.
Les services sécuritaires ont ouvert une enquête pour dévoiler la véritable destination des kamikazes et leurs cibles.
Cinq martyrs et une quinzaine de blessés
Concernant le bilan des victimes de ces quatre attentats, il est question de cinq personnes qui sont tombées en martyres et 15 autres qui ont été blessées.
Selon Georges Kettaneh, le secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise, interrogé par l’AFP, “au moins huit personnes dont trois kamikazes ont été tués et quinze ont été blessées”.
La zone frontalière avec la Syrie a été le théâtre de multiples affrontements entre l’armée libanaise et des groupes terroristes comme le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al Qaïda, ou la milice wahhabite takfiriste Daech.
Ces affrontements se sont accentués en août 2014 lorsque Al Nosra et Daech ont enlevé 30 soldats et policiers libanais, à Arsal, et exécuté un nombre d’eux.
Présence terroriste sur le sol libanais
Le Liban accueille plus de 1,1 millions de réfugiés syriens sur tout son territoire, notamment à Aarsal, au nord Est du pays.
Des rapports sécuritaires libanais et internationaux confirment que parmi eux figurent un nombre de miliciens terroristes prêts à mener des attaques contre la population et l’armée libanaises.
C’est grâce aux combats menés conjointement par l’armée libanaise et le Hezbollah que la majeure partie de la frontière libano-syrienne à l’Est du pays a été sécurisée.
L’infiltration des terroristes est devenue alors quasi impossible et plusieurs tentatives d’attentats à la voiture piégée ont été sabotées à ce jour.
Mais lorsque l’armée et le Hezbollah sont arrivés au bord du village d’Aarsal pour poursuivre le nettoyage du reste de la frontière, toute une campagne politico-médiatique du camp politique du 14-mars a été lancée, brandissant la menace de la discorde sunnite-chiite.
Ce qui a empêché la poursuite des opérations du nettoyage de la frontière Nord-Est du Liban, facilitant ainsi la reprise des attaques terroristes à l’instar de l’attentat survenu ce lundi matin dans le village d’al-Qaa.