La mort sous la torture du directeur de l’ancien émir de la région de Ryad continue de faire couler beaucoup d’encre. Des sources saoudiennes confidentielles, citées par le quotidien en ligne londonien arabophone AlQuds al-Arabi, ont révélé que « le général Ali al-Qahtani, qui faisait partie de la Garde Royale, a été soumis à des tortures physiques et psychologiques depuis son arrestation le 4 novembre dernier », dans le cadre de la campagne d’arrestations menée par les autorités saoudiennes contre un certain nombre de princes, d’hommes d’affaires et de hauts fonctionnaires, sous prétexte de lutte contre la corruption.
Et d’expliquer : « le général Ali al-Qahtani avait été soumis à des séances de torture jusqu’à sa mort, dans la matinée du 12 décembre, suite à un choc électrique. La famille du défunt a eu du mal à reconnaître ses traits après avoir reçu son corps ».
Des ONG internationales affirment que les autorités saoudiennes leur interdisent de visiter ou d’entrer en contact avec les familles des détenus, notamment après la publication de plusieurs reportages faisant état de tortures pratiquées à l’encontre des personnalités arrêtées.
Des princes torturés par des agents américains
Le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, s’est livré à une purge sans précédent au sein des clans adverses avec pour objectif de se doter des sommes nécessaires pour acheter le soutien de Washington.
Au moins onze princes et des centaines d’hommes d’affaires et d’officiels gouvernementaux accusés de corruption ont été mis sous les verrous.
Le Daily Mail a publié sur sa page électronique le témoignage d’une source anonyme affirmant que les princes et les milliardaires saoudiens arrêtés à l’occasion d’un violent coup de filet, début novembre, sont torturés par des agents de sécurité privés américains. Ces derniers auraient été engagés par le prince Mohammed Ben Salmane en personne, rapporte PressTV.
Le prince héritier aurait saisi des actifs et plus de cent quatre-vingt-quatorze milliards de dollars sur les comptes bancaires des personnalités arrêtées. En instaurant la peur et la répression, le prince Mohammed Ben Salmane aurait la volonté de mettre à jour un présumé réseau d’officiels étrangers ayant soudoyé les princes saoudiens.
Blackwater, aujourd’hui connu sous le nom d’Académie, dont la présence en Arabie saoudite a été attestée par des réseaux sociaux arabes, fournirait les mercenaires pour diriger les interrogatoires et les séances de tortures.
Le prince héritier qui participe aux interrogatoires les plus importants aurait sollicité ces mercenaires venus d’Abu Dhabi, les estimant plus fiables que les forces de sécurité régulières qui ont côtoyé pendant longtemps les personnes arrêtées.