Wonder Woman est une super-héroïne de bande dessinée américaine créée par William Moulton Marston (sous le pseudonyme de Charles Moulton) en décembre 1941 dans All Star Comics. Elle était à l’époque l’une des premières super-héroïnes et elle est certainement encore aujourd’hui la plus célèbre d’entre elles. En dehors des bandes dessinées, elle est aussi connue pour l’adaptation télévisuelle de ses aventures, avec Lynda Carter, et diffusée aux États-Unis. Elle apparaît aussi dans le film Batman v Superman : L’Aube de la Justice sorti en avril 2016.
Quand j’étais une petite fille, comme beaucoup de femmes de ma génération qui ont grandi en regardant des émissions de télévision américaines (même si elles étaient doublées en arabe) je rêvais d’atteindre des superpuissances comme Wonder Woman. Ce personnage féminin était une exception parmi les jeunes filles en détresse qui imprégnaient les médias populaires de mon temps. Elle est effectivement à l’opposé de l’archétype de la princesse qui attend patiemment son prince charmant.
Wonder Woman avait le pouvoir de changer de vie, même si ce pouvoir devait rester caché, pour toujours un secret. Je savais que Wonder Woman n’était pas un personnage réel, que ses pouvoirs n’étaient qu’un fantasme pour le plaisir. Mais cela ne m’a pas empêché de croire que peut-être, peut-être, je pourrais aussi avoir un pouvoir qui est caché quelque part.
Naturellement, j’étais trop contente quand j’ai appris que Hollywood produisait un long métrage à grande budget sur Wonder Woman, enfin, après plusieurs itérations de Batman, Spiderman, Superman et d’autres films masculins de super-héros. Encore mieux, le film était dirigé par une femme.
Ensuite, choc et trahison sont venus.
Dans cette version hollywoodienne tant attendue, Wonder Womanest une sioniste et une criminelle de guerre. En effet, Gal Gadot, l’actrice dans le rôle principal, était un soldat actif dans les forces armées alors qu’Israël avait bombardé le Liban en 2006 et essayait d’envahir son sud.
Et en 2014, Gadot avait envoyé un message de soutien pour les soldats israéliens alors qu’ils massacraient plus de 2 100 êtres humains emprisonnés dans une enclave balnéaire sans endroit où se cacher ou échapper. Pendant 52 jours, Ils ont bombardé des quartiers entiers, enterrant les familles dans les décombres de leurs maisons démolies. Ceux qui n’ont pas été tués ont été mutilés, blessés ou traumatisés d’une manière ou d’une autre.
Marston a voulu faire de Wonder Woman un personnage féministe et la plupart des scénaristes qui ont repris le personnage, particulièrement ceux des années 1980 et suivantes, l’ont représentée ainsi.
Mais ne vous méprenez pas. Le sionisme et le féminisme ne s’accordent tout simplement pas, et ce genre de féminisme antique appartient à une autre époque, lorsque les féministes se sont battues pour le droit de vote, mais seulement pour les femmes blanches. Soit nous nous levons pour les droits de toutes les femmes, ou pour aucune. Il n’y a simplement pas d’autre solution.
Que serait-il arrivé si Hollywood a fait ce film dans les années 1980 et a lancé une partisane militante de l’apartheid pour le rôle de Wonder Woman ?
Les médias se seraient elles concentrées sur son talent d’actrice et sa beauté au lieu de dire qu’elle affirme ouvertement et avec fierté la subjugation d’une nation ?
Ce qui est encore plus étonnant, c’est que Gadot se considère comme une féministe (selon sa propre revendication) et, remarquablement, comme une femme de couleur.
Je n’ai pas vu le film, et je n’ai pas l’intention de le faire. Mais des millions de filles l’ont ou vont. Elles ont vu le pouvoir féminin symbolisé dans une super-héroïne qui dédaigne et méprise toute une nation. C’est une chose douloureuse à contempler. Et je ne peux que remercier le Liban et les individus à travers le monde pour avoir boycotté le film.