Le département américain de la Justice a crée la surprise en annonçant être parvenu à un compromis avec l’Université américaine de Beyrouth (AUB) pour que cette dernière paie des milliers de dollars de pénalité vu qu’elle a accueilli entre les années 2007 et 2009 des journalistes de la chaine AlManar et la Radio al-Nour.
L’AUB va devoir payer 700.000 dollars de pénalité après avoir été accusée par la Justice américaine d’avoir apporté un « soutien matériel » à des groupes proches du Hezbollah, ont rapporté des responsables américains.
L’AUB a indiqué vendredi dans un communiqué qu’elle allait payer cette somme à la suite d’une procédure judiciaire l’accusant d’avoir violé les conditions d’octroi d’un financement de la part de l’Agence américaine pour le développement et l’aide internationale (USAID).
Le bureau du procureur des Etats-Unis à Manhattan (New York) avait annoncé l’arrangement jeudi, indiquant que l’AUB devra payer au gouvernement américain 700.000 dollars (environ 650.000 euros) et réviser sa politique interne pour s’assurer qu’elle respecte la loi américaine.
« Pendant des années, l’AUB a accepté de l’argent de USAID, mais n’a pas pris de mesures (…) contre la fourniture d’un soutien matériel à des entités » figurant sur la liste noire du Trésor américain, a déclaré Joon H. Kim, le procureur par intérim de Manhattan.
« Avec l’accord conclu aujourd’hui, l’université a été contrainte de payer une pénalité financière pour son attitude, et de façon significative, elle a reconnu son comportement et accepté de mettre en place des mesures adéquates pour s’assurer que cela ne se reproduise pas ».
Selon la plainte au civil, l’AUB a violé la loi américaine en fournissant une formation, entre 2007 et 2009, à des représentants de deux organes de presse -la radio Al-Nour et la télévision Al-Manar- sous le coup de sanctions américaines en raison de leurs liens avec le Hezbollah.
Il lui est aussi reproché d’avoir mis l’association Jihad al-Binaa, qui fait également l’objet de sanctions américaines, sur une base de données des ONG de l’université.
Dans son communiqué, l’AUB a dit reconnaître les accusations tout en indiquant qu’elle n’était pas d’accord que sa conduite avait été « intentionnelle ou imprudente ».
Ceci contredit les prétentions de cette université selon lesquelles elle est un établissement libre pour tous : Libanais, Arabes, Etrangers peu importe qu’ils soient nationalistes, gauchistes, droitistes, athées ou croyants.
Et puis, au moment ou l’espace de liberté dans cette université se rétrécit de jour en jour, l’AUB a ouvert ses portes à des employés de l’ambassade américaine au Liban qui donnent des cours sur « la lutte contre le terrorisme », qualifiant le Hezbollah d’ « organisation terroriste ». Même les étudiants qui ont protesté ont été menacés !